#Spiritualit%C3%A9

Stephen Sevenairfreremaheu@tsuvadra.blog
2025-06-25

Liturgie du commun

C’était l’heure du café, celle où les discussions s’étirent un peu plus, entre deux tâches, dans l’ombre tiède d’un bureau trop climatisé. iels parlaient d’immobilier, de prix, d’investissement. Des phrases banales, entendues mille fois, sur ce que vaut un appartement, sur ce que l’on veut transmettre à ses enfants.

L’un parlait d’acheter, l’autre de rénover. Une collègue évoquait la maison de ses parents, dans le sud. Ça tournait autour des mètres carrés, des loyers, des héritages.
Alors j’ai parlé. Pas fort. Mais assez pour que le silence s’installe.

Je leur dis : la propriété privée, telle que nous l’avons apprise, tient sur trois mots : user, jouir, disposer. User d’une chose, jouir de ses fruits, disposer d’elle jusqu’à la vendre ou la détruire. C’est le socle invisible de nos vies, sanctuarisé par l’héritage.

Puis j’ajoute : il existe une autre façon de regarder le monde. Certains biens – la terre, l’eau, les forêts, le savoir, la nourriture – échappent à toute prise. Ils n’appartiennent à personne et concernent tout le monde. Les considérer comme communs, c’est arrêter la logique d’accumulation ; c’est couper la chaîne qui fait passer la richesse de père en fils, de mère en fille.

Abolir l’héritage, c’est couper court à la reproduction des inégalités. C’est décider que la richesse circule en fonction des besoins et du bien commun, non du sang.

En un trait : repenser la propriété, c’est soustraire les choses au marché et les rendre à la vie.

Esquisse d’une société sans héritage

  1. Fin de la transmission patrimoniale
    À la mort de chacun, les biens retournent à un fonds commun – public, coopératif ou local. Le fonds les redistribue selon l’utilité sociale, écologique, ou la simple nécessité.
  2. Biens communs, usage collectif
    Terres, logements, forêts, savoirs sont confiés à des assemblées d’habitants. Le droit d’usage prime : on loge, on cultive, on crée, mais on ne vend plus.
  3. Égalité du départ
    À la majorité, chaque personne reçoit un capital de base – logement, formation, ressources – tiré du fonds. Autonomie sans privilège transmis.
  4. Économie de la contribution
    La richesse se mesure à la contribution, aux capacités, aux besoins. Artisanat, agriculture, recherche, soin : soutenus par des communs de production.
  5. Transmission symbolique
    On lègue des gestes, des récits, des savoir-faire. La mémoire familiale devient un héritage immatériel.

Manifeste : Terre sans héritage
Nous déclarons que la Terre est un lien, pas un bien.
Elle ne s’achète pas, ne se lègue pas. Elle se vit, se cultive, se protège, ensemble.

Contre l’héritage, pour l’égalité
La naissance ne décide plus de la destinée. Nul n’hérite d’un empire quand d’autres héritent du vide. Chacun naît libre, même accès à la terre, au savoir, à l’abri.

Des biens communs pour le vivant
Forêts, rivières, terres nourricières, savoirs, outils, logements : gérés collectivement, hors spéculation. Confiés à des assemblées de soin.

Usage plutôt que propriété
Nous habitons, nous n’accaparons pas. Nous transmettons des usages, des récits, des gestes. Ce que nous prenons, nous le rendons réparé, enrichi.

Économie de la contribution
Chacun donne selon ses capacités, reçoit selon ses besoins. La richesse n’est plus un stock mais un flux vivant. Sont reconnus : le soin, la création, la réparation.

Mémoire sans domination
Nous honorons nos ancêtres pour ce qu’ils ont transmis de vivant, non pour ce qu’ils ont possédé. L’héritage culturel éclaire sans peser.

Nous ne voulons plus naître propriétaires. Nous voulons naître libres, égaux, reliés. Ce que nous ne pouvons posséder, nous pouvons enfin aimer.

Plus loin encore

Les décisions humaines incluent l’intérêt du non-humain. Des conseils du vivant portent la voix des espèces, des sols, des forêts. L’urbanisme, l’agriculture, l’énergie visent la cohabitation, pas la domination. L’économie s’oriente vers la régénération : reforestation, dépollution, soin aux animaux. Les métiers du vivant – écologues, bergers, jardiniers, soignants, artistes – sont valorisés. La croissance cède la place à l’équilibre, à la sobriété, à la beauté.

Les enfants apprennent tôt à observer, écouter, respecter les autres formes de vie. L’école se tient aussi dans la forêt, au bord des rivières, dans les jardins partagés. Science et spiritualité dialoguent pour comprendre le vivant. Les humains ne possèdent pas la terre ; ils en sont les gardiens temporaires. Chaque territoire est confié à une communauté de soin, humaine et non-humaine. Les assemblées prennent le temps : silence, écoute, gratitude.

Ainsi, le bien commun n’est pas seulement ce que les humains partagent ; c’est ce qu’ils protègent pour tous les êtres.

Tanka – Souffle du commun

Sous l’arbre immobile
les paumes s’ouvrent, offertes ;
terre et vent s’accordent.
Le chant d’un oiseau relie
notre souffle aux racines.

Sonnet du monde rendu au vivant

Ils ont rendu la terre aux saisons sans argent,
brisé les murs d’avoir, les chaînes de la rente.
Les champs n’ont plus de maître ; on y voit cependant
le fruit d’un soin patient, d’abeilles indulgentes.

Les rivières reprennent une voix transparente
qui ne se vend à nul, seulement nous atteint.
Le vent n’a plus d’attaches ; l’arbre sait, apaisant,
que l’homme est revenu, humble, sous son écorce.

Plus d’héritiers d’empires ; des mains qui sèment bas,
des voix qui racontent, des gestes qui se lient,
et des enfants qui jouent sans craindre le manque.

Le monde devient jardin, non barrière ou compas.
Le commun respire en pleine lumière, et chaque vie
s’avance, sœur fragile, digne d’être défendue.

Liturgie d’un lien retrouvé

Nous nous souvenons
de la terre volée, des rivières captives, des forêts brûlées.

Nous nous relevons
main dans la main, avec le vent, le cerf, la mousse.

Nous déclarons :
Nul ne possède la pluie.
Nul ne vendra le chant des oiseaux.
Nul n’héritera du monde.

Nous offrons :
le pain partagé,
le feu transmis,
le silence accueilli.

Nous promettons :
de veiller ensemble,
de réparer ensemble,
de célébrer ensemble.

Car le commun n’est pas un bien :
c’est un lien,
et ce lien, pas à pas, nous le tissons de nouveau.

#Philosophie #Politique #Spiritualité

Stephen Sevenairfreremaheu@tsuvadra.blog
2025-06-21

Chanter. Danser. Respirer. Et croire.

Dans la grande clarté de ce solstice 2025, au mitan du jour le plus long, dans cette chair de lumière où la nuit n’ose entrer, les peuples de France s’élèvent en chant malgré la chaleur étouffante.
Iel chante, oui, iel chante. Iel chante Dieuxe. Iel chante à pleine gorge. Iel chante à gorge déployée, car dans le chant il n’y a plus de peur, dans le chant il n’y a plus d’oubli. Dans le chant, il y a la mémoire. Dans le chant, il y a la joie. Et la peine aussi, mais transfigurée. Et c’est pourquoi, chaque année, dans la fièvre de plus en plus chaude de juin, la terre se met quand même à vibrer. Les pas résonnent, les mains s’élèvent, les cœurs battent à l’unisson. Les murs s’ouvrent. Les rues s’emplissent. Et, le silence, soudain, recule.

Car le chant vient d’avant nous. Il vient de l’Origine. Iel, Dieuxe, l’a murmuré dans le vent du jardin premier, et l’être humain l’a reçu comme un écho. Puis, David a psalmodié sur sa harpe. Marie a lancé son Magnificat comme une arche. Et tant d’autres ensuite ont repris la note, ont repris la ligne, ont repris l’élan. Car chanter, c’est toujours faire alliance. C’est dire oui avec tout son souffle. C’est dire « Je suis vivant.e, j’écoute, j’adhère, je crois. »

Et toi, âme confuse, âme trop souvent étouffée sous les bulletins, les bilans, les bilans de santé, les bilans de guerre, toi qui ne sais plus si tu peux encore aimer, encore parler, encore exister – écoute. Écoute le chant. Laisse-le passer par toi. Qu’il t’infiltre, qu’il t’embrase. N’aie pas peur s’il t’émeut. C’est ainsi qu’iel, Dieuxe, entre. Par une note tenue, par un accord ancien, par une harmonie oubliée, par un son nouveau, inattendu inentendu. C’est ainsi qu’iel se rend présent·e, au-delà des mots, par les mots chantés. Iel ne crie pas, Dieuxe, iel chante.

Et si tu trembles, ce n’est pas de peur. C’est d’amour.
Et si tu doutes, ce n’est pas de manque. C’est d’appel.
Et si tu chantes, ce n’est pas pour faire joli. C’est pour vivre.

Haïku

Dans l’église vide
Un cantique monte clair —
L’ombre recule.

Tanka

Je chante en silence
Le souffle en feu, cœur en paix,
Et le chœur répond.
Dans l’écho de la lumière
Je deviens un peu plus vrai.

Sonnet libéré

Le chant monte du sol, monte des voix unies,
Il traverse le marbre et les lèvres fermées,
Il déchire le bruit, il réveille l’oubli,
Et dans l’air apaisé, tout devient sacré.

Il n’est pas qu’une forme, un ornement pieux,
Il est l’élan du corps qui veut dire « Je crois »,
Il est l’hymne de l’âme, et l’ardente voie
Par où l’on parle à Dieuxe sans fuir ses propres yeux.

Chanter, c’est devenir un feu qui ne brûle pas,
Un feu qui instruit, qui embrasse et qui croit.
C’est tisser les vivants à la divine trame.

Et dans l’éclat du chant, la foi se fait lumière,
Elle devient danse, prière, et douce flamme —
Un souffle d’infini sur des lèvres de pierre.

#Danse #Oraison #Poème #Spiritualité

Le Monde - Non officiellemonde@friendica.quebec
2025-06-21
Jansénisme, christianisme en Mongolie, Japon mystique, islam, philosophie… Voici six ouvrages sortis au premier semestre à découvrir.#LeMondedesreligions #Religions #Société #Catholicisme #Christianisme #LalistedeLaMatinale #LesenviesduMonde #Spiritualité #Islam
Sagesses et spiritualités, la sélection de livres du « Monde des religions »
Spiritualité des Féesspiritualitedesfees@qlub.social
2025-06-20
Stephen Sevenairfreremaheu@tsuvadra.blog
2025-06-20

Voir, aimer, agacer : fragments lucidité inconfortable

Texte né, ce matin, suite à de nombreuses conversations sur les réseaux sociaux.

Je peux aimer des personnes qui m’agacent. L’agacement, cette émotion discrète, bien en amont de la colère. Et l’amour, ce sentiment vaste, qui souvent nous échappe et pourtant persiste. C’est une tension que nous connaissons tous : celle de la contradiction intérieure.

Prenons Bégaudeau, par exemple. Il m’agace pas mal. Et pourtant, il a souvent raison. Eh oui, la bourgeoisie le déteste déjà. Moi, je grimace, mais je dois bien admettre qu’il touche souvent juste.

Il a une manière de parler, de se tenir, qui donne l’impression qu’il nous surplombe. Peut-être est-ce simplement ma perception. Mais cette impression, elle compte. Elle façonne notre rapport à l’autre, à ses idées, à sa présence.

J’ai entendu avec mon épouse à la Cité de la Musique, en avril dernier, un souvenir musical inoubliable Anouar Brahem. J’en parle un peu ici, parce que ce moment-là, malgré l’agacement d’un tiers fâcheux facho, reste gravé.

Et puis il y a les mots. Ceux qu’on utilise mal, ou qu’on vide de leur sens. On parle souvent de “deux poids, deux mesures”. Mais cette expression me semble aujourd’hui bien trop faible. Nous ne sommes plus dans l’injustice involontaire, mais dans une volonté délibérée de détourner le regard. Ce n’est plus une question de ne pas voir la poutre dans son propre œil, mais de choisir sciemment de l’ignorer, pour mieux accabler la paille dans l’œil de l’autre.

La poutre, c’est la destruction de dizaines d’hôpitaux à Gaza. La paille, c’est un missile qui frappe un hôpital israélien sans même le détruire. L’indignation sélective n’est plus une erreur : c’est une stratégie.

Et puis il y a ce mot : radicalisation. On l’emploie à tort. Les réactionnaires ne se radicalisent pas. Iels ne cherchent pas à retrouver la racine d’une pensée pour réparer ce qui a déraillé. Non, iels s’extrémisent. Ce n’est pas un retour aux sources, c’est une fuite vers la fermeture complète, la mort.

Alors que faire ? Peut-être simplement continuer à voir. Voir même ce qui dérange. Voir la poutre, voir la paille aussi, voir l’agacement, voir l’amour. Et ne pas cesser de penser, même quand c’est inconfortable.

Haïku

J’aime même agacé,
la poutre cache la paille —
silence choisi.

Tanka

Il m’agace, oui,
mais souvent il dit le vrai —
l’amour est ainsi,
un fil tendu entre deux
vérités qui se repoussent.

Sonnet un peu libre

Je peux aimer ceux qui m’agacent,
ceux dont la voix me heurte,
mais dont les mots, parfois,
éclairent ce que je ne voulais pas voir.

L’agacement est une alerte douce,
un frisson avant la colère,
un miroir qui tremble.

Et l’amour, lui,
ne demande pas toujours notre avis.
Il s’installe, même dans le désordre.

Je regarde la poutre,
je vois la paille,
et je choisis de ne pas détourner les yeux.
Car penser, c’est parfois aimer malgré tout.

#Philosophie #Poème #Spiritualité

Nicolas Hussein 🎶🎻🏳️‍🌈NicolasHussein@mastodon.online
2025-06-20

[#rediffusion] #VendrediLecture 3e et 4e volets de "La prophétie des Andes" : Le secret de Shambhala ➡️ amzn.to/3wK45NH puis La 12e prophétie ➡️ amzn.to/2YJGDng Je recommande vivement ces 4 livres très inspirants ! 😍 #synchronicité #spiritualité #énergie #aventure

Couvertures livres : James Redfield, Le secret de Shambhala et La douzième prophétie
Christic AcademyChristicAcademy
2025-06-19

Jérusalem : La Véritable Cité Céleste Révélée!

Depuis des décennies, Jérusalem est au cœur des conflits. Nous explorons le mystère biblique : la Jérusalem de Dieu n'est pas terrestre, mais céleste, une promesse éternelle. Nous attendons une nouvelle terre promise aux vainqueurs. from Christic Academy

christicacademy.wordpress.com/

Stephen Sevenairfreremaheu@tsuvadra.blog
2025-06-16

Oui, j’amalgame

Il y a, dans la succession de ces faits, une lente litanie. Un chapelet de douleurs modernes. Une longue procession de fer et de feu, de silences non tenus, de violences mal comprises, d’enfants blessé·e·s dans le secret de leurs âmes, de dirigeant·e·s agenouillé·e·s devant le veau d’or de l’ordre, non pas l’ordre des vivants mais celui des vitrines. Une procession sans fin, où ce n’est plus la foi qui guide les pas, mais la peur. La peur, oui, cette idole froide, cette statue de sel qu’ils brandissent à la sortie des écoles, aux portes des hôpitaux vides, dans les bulletins ministériels comme dans les discours désincarnés.

Quand on ne sait plus faire confiance, on fabrique de l’armure. On enfile des gilets pare-balles et on oublie le cœur. On met des uniformes à la porte des collèges, et l’on se dit que la paix reviendra. Mais la paix n’est pas une absence de coups. Elle est une présence. Elle est un regard qui comprend, une main qui accompagne. Elle est l’art de la relation, elle est cette science lente et douce qu’on appelle l’éducation, la véritable, celle qui instruit sans dominer, qui guide sans punir, qui ouvre les yeux sans les crever.

Et voilà qu’à Nogent, un gosse a tué. Et l’on s’étonne. On dit : « Personne n’a vu venir. » Non. Personne n’était là pour voir. Personne n’a veillé. Les veilleurs dorment, iels dorment dans leurs bureaux ministériels, ou alors iels s’agitent sur les plateaux télé. Mais dans les couloirs, dans les classes, dans les cœurs… là, il n’y avait personne. Là où il fallait des êtres humains, on a mis des règlements et des caméras de surveillance. Là où il fallait de l’écoute, on a mis des lois. Là où il fallait des éducateurices, on a mis des surveillant·e·s. Là où il fallait de la vie, on a mis de la peur.

Et pendant ce temps, dans l’autre monde, le monde du lointain, là-bas dans le Minnesota, ce sont des sénateurs et leurs familles que l’on abat. Et là encore, on parle d’uniforme, de faux policiers, de véritables balles. Comme si la violence n’était pas toujours politique. Comme si elle n’était pas toujours sociale. Comme si elle ne venait pas, toujours, de ce refus d’entendre, de comprendre, de soigner.

Et pendant ce temps, dans un troisième monde encore, plus lointain encore, les oiseaux, ces oiseaux si proches de Dieuxe, ces oiseaux si purs, ces oiseaux qui ne sèment ni ne moissonnent, bâtissent leurs nids avec les câbles de la guerre. C’est donc là que nous en sommes. Nous avons répandu tant de ferraille, tant de fibre, tant de technologie destructrice, que la nature elle-même doit l’avaler. Que les oiseaux, pour vivre, doivent enrouler dans leurs nids les fils qui guidaient la mort. L’innocence accueille la guerre. La paix se fabrique avec les restes de l’enfer. Voilà où nous sommes.

Et pendant ce temps, en France, on n’évoque pas la libération de Rima Hassan. Pas assez française ? Pas assez blanche ? Pas assez silencieuse ? Elle est libre, et nous sommes muets. Voilà aussi où nous en sommes.

On serre. On serre les cœurs, on serre les budgets, on serre les poings. Mais on ne serre plus les mains. On ne serre plus les enfants contre nous. On ne les serre plus dans la tendresse d’un monde juste. On les pousse. On les enferme. On les isole. Et puis on s’étonne qu’ils explosent.

Mais iels ne sont pas des bombes. Iels sont des appels. Des appels vivants. Des appels à une société plus humaine, plus douce, plus présente. Des appels que nous faisons taire à coups de lois et de mépris.

Nous devons réapprendre la présence. Réapprendre la tendresse. Réapprendre la lenteur de la relation. Sinon, nous mourrons. Sinon, nous sommes déjà mort·e·s.

Haïku

Les oiseaux tissent
avec la fibre des drones
le chant de la paix.

Tanka

Un enfant s’effondre —
nul regard pour l’accueillir,
nul mot pour le dire.
On lui tend des barreaux froids
quand il pleure du silence.

Sonnet bancale

Dans les rues assourdies par les pas de la peur,
Un enfant crie. Personne ne vient. Le silence
Est devenu doctrine, la honte est violence,
Et l’on forge des lois sans un brin de chaleur.

On brandit les couteaux, on promet la rigueur,
Mais c’est le soin qu’on nie, c’est l’âme qu’on offense.
Les mains sont enchaînées dans l’ordre et la défense
Et l’on chasse la vie comme on craint sa lueur.

Rima n’a pas eu droit au haut du journal,
Mais l’on fête un marchand, un chien présidentiel.
Où sont passés les saints, les mères et les pères ?

Dans quel désert prier, quand s’éteint la lumière ?
Et pendant ce temps-là, les oiseaux, sentinelles,
Font leur nid avec l’acier d’un monde brutal.

#Agape #Politique #Spiritualité

Stephen Sevenairfreremaheu@tsuvadra.blog
2025-06-15

8 d’Arc-en-Ciel – La Banalité

Méditation brutale et lucide dans un monde en feu
En lien avec l’actualité géopolitique et l’effondrement moral du monde, sans introspection nombriliste mais avec une lecture lucide et cruelle du réel.

Il faut comprendre ce que cette carte ne dit pas. Elle ne parle pas du renoncement. Elle n’exalte pas la médiocrité. Elle n’excuse pas la lâcheté. Elle révèle, sans s’excuser, le secret de ceux qui, dans un monde effondré, choisissent encore de jardiner. Pas pour le folklore. Pas pour Instagram.

Mais parce qu’il n’y a plus que cela à faire : tenir debout dans les gestes minuscules, pendant que les puissants éventrent la planète.
Dans l’image, une femme penchée sur la terre, concentrée sur un travail humble.
Pendant ce temps, Macron serre les poings comme un petit César putride rêvant d’être un grand guerrier conquérant pour avoir sa dose de pouvoir.
Pendant ce temps, les drones survolent Rafah.
Pendant ce temps, le bruit médiatique enfle comme une flatulence dans un salon mondain.
Et pourtant, il y a encore des mains qui coupent du pain, qui bordent des enfants, qui soignent des vieux.

La carte ne vous demande pas de rêver. Elle vous demande de voir clair. L’illusion n’est plus dans les médias, elle est dans l’héroïsme affiché, dans l’indignation décorative. Le vrai héroïsme consiste à laver une chemise tachée de sang sans détourner le regard.

La banalité devient ici le dernier territoire de la vérité : ce qu’on ne filme pas, ce qu’on ne poste pas, ce qui ne fait pas carrière. Les gestes infimes, réitérés sans reconnaissance, sont les seuls qui ne mentent pas.
Le reste – discours, plans, stratégies – n’est que mise en scène.

Regardons donc Gaza, l’Iran, le petit royaume de France dirigé par son roitelet de pacotille qui s’approche de la guerre à pas feutrés.
Ne cherchons pas le grand discours.
Ce que cette carte demande, c’est de continuer d’agir, sans illusion et sans décor.
Non pour se sauver, mais pour ne pas devenir, nous aussi, des bourreaux indifférents.

Ne pas chercher à être utile. Être vrai.

Rubaiyat – Du jardin sans spectateurs

On tue, on ment, on vote, on mange, on meurt.
Moi, je sème une graine comme on offre une sœur.
La gloire est une plaie pour les peuples muets ;
mieux vaut un geste simple que mille heures de peur.

Ghazal – Pour la poussière et pour l’ombre

Je n’ai rien crié quand la terre trembla.
J’ai mis mes mains dans la boue, c’est tout.

J’ai vu l’enfant au sol, j’ai vu l’écran.
Mais c’est la poussière que j’ai touchée.

À quoi bon l’art, s’il ne lave rien ?
À quoi bon la lumière, si elle fuit l’ombre ?

Il reste ce pain que je coupe.
Il reste l’eau que je verse. Et c’est assez.

La fleur que j’ai cueillie ce matin n’avait pas de nom.
Elle n’était ni pour l’art, ni pour l’oubli, ni pour l’offrande.

Je l’ai prise entre deux poubelles,
et j’y ai vu le visage d’un enfant de Gaza.

Le soleil frappait le trottoir comme une bombe,
mais elle, fragile, s’est tenue droite, sans théâtre.

J’ai compris alors que ce que je devais sauver
n’était pas le monde – mais la manière d’y toucher.

Haïku – Geste minuscule

Bruit des bombardiers
dans ma main une carotte
coupée sans trembler.

https://youtu.be/sU5wLzDTVGw

#Politique #Spiritualité #TarotOsho

Stephen Sevenairfreremaheu@tsuvadra.blog
2025-06-14

Trente pèlerines, mes amies, et Édith Stein

Elles étaient trente, elles étaient belles, elles étaient fortes, elles étaient pleines d’un feu ancien, d’un feu transmis, d’un feu reçu, d’un feu qui ne consume pas, qui éclaire, qui réchauffe, qui fait naître. Elles étaient trente à marcher ensemble, à porter ensemble, à chanter ensemble, à rire ensemble, à pleurer ensemble, à se recueillir ensemble. Elles étaient trente et, dans leurs pas, c’était toute la paroisse qui marchait. Elles étaient trente et, dans leur prière, c’était toute l’humanité qui priait.

Elles sont allées à la rencontre d’une femme immense, d’une sœur en vérité, d’une compagne du mystère. Édith Stein, la juive, la philosophe, la carmélite, la sainte. Celle qui traversa les ténèbres du siècle avec la lumière dans l’âme. Celle qui fut fidèle à son peuple et fidèle à son Dieu. Celle qui n’opposa jamais mais qui réunit. Celle qui alla jusqu’au bout du don, jusqu’au bout de l’amour, jusqu’au bout de la Croix. « Rien n’est acquis par droit ou mérite : tout est don, gratuité, grâce. »

Elles ont lu ses mots, elles ont entendu sa voix. Elles ont médité ses textes, parfois arides, souvent brûlants. Elles ont partagé, elles ont osé se dire, elles ont livré leur prière, leur sécheresse, leur silence, leurs désirs, leurs absences. Elles ont reconnu dans ses phrases les tremblements de leur foi. Elles ont accueilli cette phrase simple, limpide, essentielle : « Il s’agit seulement d’avoir un petit coin tranquille où l’on puisse converser avec Dieuxe comme si rien d’autre n’existait » (que cette amour infini, cette puissance éternel ayant abandonné tout pouvoir.) Et dans cette phrase, toute la prière du monde.

Elles ont aussi été appelées à plus haut, à plus dense, à plus exigeant. À faire place. À laisser vivre le Sauveur en elles. À transformer le quotidien en eucharistie. À dire : oui. Oui à la conversion intérieure, oui à l’espace du don, oui au refus de l’inutile. Oui à la présence réelle dans l’existence. Oui à l’amour qui se donne et qui renaît. Oui à la vie nouvelle.

Et puis il y eut la vie simple. La vie fraternelle. La vie sororale. Les rires dans les chambrées. Les confidences à la veillée. Les chants du matin et ceux du soir. Les gestes tendres et les silences habités. La reconnaissance de l’autre. Le dévoilement. Le passage de la surface à la profondeur. Le regard qui change. Le lien qui se tisse. La communauté qui se construit.

Et comme elles étaient femmes, elles ont parlé de Marie. Non comme une idole lointaine, mais comme une sœur première. Comme celle qui a été le miroir du Christ. Comme celle que chacun·e, homme ou femme, est appelé·e à imiter. Car imiter Marie, c’est imiter le Christ. Et l’imitation du Christ est l’affaire de toustes.

Et dans leurs pas, il y avait l’humanité. Et dans leur prière, il y avait les hommes aussi. Et dans leur marche, il y avait la promesse. Et dans leur cœur, il y avait Dieuxe. Et dans leur souffle, il y avait l’Esprit.

Haïku

Trente voix s’élèvent,
Édith marche en leurs silences —
La croix devient chant.

Tanka

Dans l’ombre d’un pas,
une femme parle aux cieux,
les cœurs s’ouvrent grand.
Pèlerines en lumière,
Marie veille, douce flamme.

Sonnet bancale

Elles furent trente, sœurs de la lumière,
En quête d’un feu que nul ne consume,
Portant en elles la prière posthume,
D’Édith la sainte, douce et solitaire.

Leurs pas croisaient les souffles de naguère,
Leurs chants couvraient l’écho des amertumes,
Et dans leurs yeux, mille clartés d’écume,
Disaient la foi plus forte que la guerre.

Là, dans un coin tranquille et recueilli,
Elles trouvaient la source et l’ébloui,
Le cœur battant aux rythmes du silence.

Et sous les cieux, elles tissaient ensemble
L’image d’un monde où l’Amour rassemble,
Et l’âme prie comme on entre en présence.

#Agape #Philosophie #Spiritualité

Le Monde - Non officiellemonde@friendica.quebec
2025-06-13
Un traité d’alchimie interne, un « philosophe maudit », un voyage dans les montagnes parmi les morts, sans oublier Zhuangzi : voici quatre livres pour découvrir le taoïsme, mouvement philosophique et spirituel hérité de la Chine antique.#LeMondedesreligions #Religions #Spiritualité #Chine #International #Livres #Débats #LalistedeLaMatinale #LesenviesduMonde
Quatre essais pour découvrir le taoïsme et la spiritualité chinoise
Nicolas Hussein 🎶🎻🏳️‍🌈NicolasHussein@mastodon.online
2025-06-13

[#rediffusion] #VendrediLecture La suite de « La prophétie des Andes », un livre absolument passionnant et puissant ! Je vous recommande vivement 🙂➡️ amzn.to/3qxtGsh (il vaut mieux avoir lu le premier avant...)

#spiritualité #synchronicité #énergie #aventure

Couverture livre : James Redfield, La 10e prophétie
Spiritualité des Féesspiritualitedesfees@qlub.social
2025-06-11
Christic AcademyChristicAcademy
2025-06-11

La Bible et l’héritage céleste: Nouvelle Jérusalem expliquée

La Bible promet un royaume éternel, la Nouvelle Jérusalem. Nous explorons l'héritage céleste, non une terre physique, mais un règne spirituel fondé sur la justice et la foi, selon les Écritures. from Christic Academy

christicacademy.wordpress.com/

Danielle Lequindanapirate@piaille.fr
2025-06-08

"C'est comme un creux de douceur au fond des choses, comme un manteau de velours qui enveloppe
Et ce silence n'est pas vide, c'est un Plein absolu, mais un Plein sans rien dedans, ou un Plein qui contient comme l'essence de tout ce qui peut être, juste avant la seconde où les choses vont naître - elles ne sont pas là, et pourtant elles sont toutes là, comme une chanson pas encore chantée."

Satprem, Sri Aurobindo ou l'aventure de la Conscience

#silence #méditation #spiritualité #conscience

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