Chantier du deuil
Je suis le joint qui cède entre la dalle et l'heure.
La grue bascule au ralenti, geste obscur du destin.
Béton mouillé en cri silencieux, gelé sur son chemin.
Un lieu perd son équilibre et sa forme mineure.
Je porte la poutraison comme une ancienne armure.
Ce jour fut un granit, il se fissure en argile.
Je n'élève pas de voix, mais une digue inutile.
La mer manque à l'appel derrière la structure.

















