de la littérature

301 Lune13N Cobra - BL Dark Hip Hop https://fapeyla.wordpress.com/2018/02/15/180215-cobra/ #Hip-Hop #slam_poetry #electro #techno #experiment #art #poetry #spoken_words #rave_poetry #Lune13N #oroscopo #cobra

***********

on te dit que la littérature a disparu
d’abord tu es bien embêté puis tu décides de partir à sa recherche
d’abord tu publies un avis de disparition. Tu interpelles le colonel. Le colonel colle des affichettes avec son numéro sur les murs, les poteaux et les arbres. Personne n’a vu la littérature. Pourtant le colonel reçoit nombre de coups de téléphone. Il dit : nombre de coups de téléphone. Toujours des messages d’insultes. C’est le sujet de conversation préféré des soirées de la reine. La clique du roi s’y moque de la clique du maire. Mais le sujet actuel de moquerie c’est les messages d’insultes au colonel. Ca rigole, ça rigole. Tu sais comment ça va finir
les princes, les princesses, les enfants du colonel et les enfants du village méprisent ces ambiances, passent l’essentiel de leur temps à tester le sexe, à imaginer des expériences de sexe, selon tous les accouplements possibles, tous les rassemblements possible

santé :

on enquête auprès du maître de littérature. Il a une solution : donner de mauvais conseils aux écrivains. Il a nombre de mauvais conseils. Il dit : nombre de mauvais conseils. Il parle comme ça
il dit : c’est pas que le texte soit mauvais, c’est qu’il est mort
puis il envoie un envoyé spécial pour injecter de la santé au présent, robinson le naufragé. Personne ne lui demande rien et voilà qu’il construit une cathédrale. Au présent

il s’entraîne au ping-pong, tout seul
tout est dans l’exercice, ou la discipline, tu ne sais plus. Tu fais des services, tout seul. Tu lances la balle, tu frappes, la balle rebondit sur les deux parties de la table et prolonge son trajet par terre. Tu changes de côté, tu ramasses la balle et tu recommences
ou alors tu fais des samples
tout le monde veut jouer contre toi, le roi, le maire, le colonel, leurs épouses. Mais tu ne peux pas, tu as perdu ton transfert, le personnage qui augmente ta voix. Tu fais le geste avec des sons de gorge
tu étais robinson
tu n’es plus robinson
après tu es deux personnages, c’est le tome deux. Il y en a un qui sait et l’autre qui ne sait pas. Mais tous les deux veulent tout savoir
tu dis : c’est pour faire disparaître la poésie, les blancs dans la poésie
tu sens que le colonel s’énerve, va s’énerver. Tu sais comment tout cela va finir

les docteurs se réunissent au chevet de la littérature. Ca sent la fin. On raconte des histoires de la littérature. C’est la fin
tu voudrais protéger les enfants
tu offriras 42 marques pages à loubna
on lit des hommages à la littérature. C’est la fin. Un chouette tombe dans le conduit de la cheminée bouchée condamnée du mourant
la chouette finit d’imaginer
la littérature tire à sa fin parait-il
on raconte encore l’histoire des maîtres
tu sens que le roi s’énerve
tu sens que le maire voudrait récupérer les circonstances
il y a des lectures et des performances
tu te dis que les amis du cirque vont entrer en scène

le colonel s’est absenté, tu te dis que ce n’est pas bon signe, tu le soupçonnes d’être allé chercher la pétarade
les enfants jouent au sexe, se cherchent du bout des yeux, puis du bout des doigts
soudain on évoque les strates, on évoque les strates de temps et tu trouves que ça sent particulièrement la fin. Il y a des changements de narrateurs, non de personnages. Il n’y a qu’un narrateur qui accumule des fétiches. Non ! Si !

amour :

_ mais c’est pas littéraire
_ si c’est littéraire
_ non, c’est performé
_ mais c’est littéraire
_ non la performance n’est pas là où on pense
_ mais alors c’est quoi ?
_ je ne sais pas
_ alors c’est un problème intéressant. Ca dépend de si c’est court ou si c’est long. Alors est ce ennuyeux ? On pourrait prolonger la fin à l’excès
_ à vous cognacq-jay

Recevoir des e-mails est une activité sans saveur. Je ne suis pas nostalgique, à peine somnambule, mais ado, j’étais obsédé par le fait de recevoir du courrier. Une journée sans courrier était une sale journée. Les courriers étaient d’ailleurs classés selon leur degré d’importance. À critères multiples.

Il faut dire qu’à l’époque, autour de 15/16 ans, j’avais sérieusement commencé à écrire à tout le monde dans le fanzinat français. Tout ce qui concernait la BD dite underground me passionnait.
Eric Heilmann était une sorte d’artiste conceptuel passionné par l’underground graphique, il publiait plein de graphzines sous le pseudo d’Hilare Moderne ou Mickey L’ange. Lui, tu penses bien que je lui ai écrit. Alors, il m’a envoyé Mickey L’Ange sous tes reins un curieux petit fascicule qui recensait de façon maniaque toute la production de l’époque: fanzines, graphzines, dessinateurices divers·es, lieux, etc… une véritable mine d’hypertextes avant l’heure.
Alors après, j’écrivais des ✉️, je demandais à mes parents de me faire des chèques pour commander des fanzines et puis aussi, j’ai décidé de publier mon propre graphzine RANCUNE COMIX, une bonne excuse pour écrire à encore plus de gens pour qu’ils y participent.
J’étais particulièrement friand de la production québécoise, Bossé et Lafleur, Henriette Valium, et surtout la QUEEN de la bande, la star de l’underground Julie DIRTY PLOTTE Doucet (portrait ci-inclus : ink + Coffee + greytones).
J’adorais tellement le monde de Julie Doucet que je voulais être Julie Doucet et vivre dans un immeuble en briques avec un escalier de secours à Montréal. Ça changeait de la Seine-et-Marne. > {suite dans les commentaires}

#illustration #portrait #juliedoucet #drawing #greytones #fanzines #underground #1990s