// CETTE PETITE FILLE N’ARRIVE TOUJOURS PAS À VIVRE //
© Garance Li / Neutral Grey - Saif images
Le 12 juin 2024, Adèle est morte. Elle avait 25 ans.
Adèle était danseuse, chorégraphe, pédagogue.
Adèle était aussi activiste.
Elle était féministe et enfantiste, elle luttait pour les femmes, et pour porter la voix des enfants. Elle menait un combat de justice auprès des Femen, ses sœurs. Elle avait fondé le collectif Adelphité, collant par les rues des messages de soutien. Des "je te crois" placardés sur les murs de la ville, connaissant bien le pouvoir de guérison de ces mots, sur les
victimes de violences dont la parole vaut moins que rien, étouffée, minimisée, ou jugée mensongère.
Se révoltant contre l'éviction du juge Durand à la tête de la CIIVISE, dans un post Instagram de décembre 2023, elle racontait le combat qu'elle portait dans sa chair, dans son histoire intime, par ces mots :
"Ce soir madame Caubel, je voudrais vous avoir face à moi. Je voudrais vous cracher ma colère. Je voudrais que vous regardiez en face la petite fille que
j'ai été et que nous sommes beaucoup trop nombreuses à avoir été.(...) NON nous ne sommes pas en train de libérer notre parole ! On crie nos viols depuis des années : vous refusez juste de nous entendre ! En détruisant l'espoir que nous avions en la CIIVISE, vous crachez à la figure de cette petite fille. Cette petite fille n'arrive toujours pas à vivre."
Épuisée par des années de lutte contre les traumatismes qui la rattrapaient, Adèle s'est
donnée la mort.
L'inceste tue. À retardement, mais il tue. Il a tué Adèle.
Il faut porter sa voix, toujours, porter ses combats, prendre sa suite. Il faut porter la voix des enfants qui n'en ont pas.
Et ne pas oublier Adèle.
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