Courant théorique d'écologie politique, l'éco-marxisme connaît un large succès populaire et universitaire. Pourtant sa radicalité s'exprime parfois par une disqualification d'approches, comme le nouveau matérialisme, qui pourraient en réalité se révéler complémentaires, si elles n'étaient pas caricaturées.
#ecomarxism
Scotché par ce livre de Martín Arboleda, Planetary Mine: Territories of Extraction under Late Capitalism (Verso 2020).
J'avais dans l'idée de terminer la première mouture de mon livre sur la catastrophe climatique à la fin décembre. Mais voilà. Plus je lis, plus je réfléchis, plus j'approfondis, et plus les problématiques s'épaississent, se complexifient, se modifient. Il y a 3 mois, je n'avais pas lu une seule ligne de Marco Armiero, Rob Nixon, Martin Arboleda, et
les travaux d'Erik Swyngedouw et ses collègues (Urban Political Ecology), de Michael Watts et de ses étudiants (Political Ecology), des chercheurs en "disaster Studies, m'étaient inconnus. (et je ne parle même pas ici de tout ce que j'ai pu lire depuis cet été).
Bref, une grande partie de mon projet est à reprendre à nouveaux frais. Pas tout, cela dit. La perspective de la catastrophe climatique et l'horizon dans lequel elle nous contraint à penser (mon côté Gunther Anders), figurent l'objectif central évidemment. Le point de vue moral aussi.
Mais, de plus en plus clairement, je me donne comme ambition de proposer aux lecteurs francophones un aperçu de ces débats qui leur sont difficilement accessibles, les livres, les auteurs et les débats auxquels je me réfère n'étant quasiment jamais traduits. Ce qui serait déjà pas mal. C'est un boulot monstrueux, mais j'ai la chance d'avoir le temps après tout. (Beaucoup d'autres sur cette planète ne disposent pas de ce temps.)
Un petit extrait du livre d'Arboleda pour se mettre en appétit :
"Les fragments dispersés de la mine planétaire sont donc dialectiquement liés aux tuyaux et aux câbles nichés dans les gratte-ciel des mégapoles qui ont surgi de nulle part dans le sud de la Chine en seulement vingt ans ; dans les myriades de gadgets électroniques engendrés par des systèmes de fabrication électronique verticalement intégrés qui ont conduit à des usines à Shenzhen employant jusqu'à 420 000 travailleurs - un chiffre dont aucune usine automobile de l'apogée du fordisme n'aurait même rêvé ; et dans les coques et les conteneurs des milliers de cargos qui composent les flottes commerciales maritimes de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud, qui ont fait de l'océan Pacifique le principal corridor infrastructurel du commerce mondial."
Pour se faire une idée du bouquin (difficile, il faut l'admettre, je rame pas mal, mon marxisme étant extrêmement lacunaire), Angus McNelly a publié une excellente synthèse de l'ouvrage qu'on peut lire ici :
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