La sĂ©rie est une adaptation dâun jeu vidĂ©o Ă grand succĂšs et que mon chĂ©ri a beaucoup aimĂ©, donc on regarde ça depuis que ça a commencĂ© il y a trois semaines. Il y a des chances que je dĂ©croche rapidement car câest une thĂ©matique dâhorreur postapocalyptique avec des sortes de zombies Ă la « The Walking Dead », et je nâavais pas tenu longtemps pour cette derniĂšre. Les films dâhorreur me font vraiment peur, et je fais des cauchemars et tout, et les sĂ©ries câest souvent pire (parce quâun film, je regarde et jâoublie, mais la sĂ©rie sâinscrit dans la durĂ©e et peut vraiment me toucher « trop profondĂ©ment »). Cela dĂ©pend Ă©videmment des thĂšmes et de la maniĂšre dont câest fait, mais disons que jâai Ă©normĂ©ment de mal avec les scĂšnes de souffrances physiques ou psychologiques, et encore plus quand cela concerne des femmes et des enfants.
Mais jâai voulu commencĂ© The Last of Us car jâavais bien suivi le jeu (je suis de ceux qui regardent leur ĂȘtre cher jouer des heures en bricolant autre chose sur le canapĂ©, comme vous Ă©crire par exemple ^^), et les malades aux champignons me paraissaient supportables, mais comme dâhabitude (et idem pour The Walking Dead), le pire ce sont les survivants et pas les zombies (Fight the Dead, fear the living Ă©tait leur slogan). Et Pedro Pascal dans le rĂŽle principal nâĂ©tait pas pour me dĂ©plaire (le Prince rhaa lovely Oberyn de Game of Thrones et bien dâautres rĂŽles), ainsi que Bella Ramsey (dont jâavais adorĂ© le rĂŽle de badass Princesse des Ours dans Game of Thrones Ă©galement) pour jouer la jeune Ellie.
Pour le moment ça dĂ©marre plutĂŽt bien, avec de bons dĂ©cors, effets spĂ©ciaux, et une installation intĂ©ressante et ultra-conforme au scĂ©nario du jeu vidĂ©o (câest le genre de jeu avec une histoire trĂšs Ă©crite et scriptĂ©e, et une intrigue vraiment proche dâun long-mĂ©trage). Dâailleurs câest assez gĂ©nial dâavoir pour showrunner (câest Ă dire en auteur/directeur/gestionnaire câest assez intraduisible et on utilise couramment le vocable anglais aujourdâhui) Neil Druckmann qui nâest autre que le crĂ©ateur du jeu, ainsi que Craig Mazin, lâauteur Ă qui lâon doit la gĂ©nialissime mini-sĂ©rie Tchernobyl (tiens parle dâun truc qui mâa angoissĂ© efficacement, tâsaisâŠ).
Attention je vais divulgĂącher Ă mort !!! Donc ne lisez pas si vous nâavez pas vu ou ne voulez pas vous retrouver terriblement spoilĂ© !!!
Mais le troisiĂšme Ă©pisode marque un tournant dans la sĂ©rie, et clairement dans le bruit autour de la sĂ©rie qui est dĂ©jĂ assez monumental (pour un geek comme moi qui traine sur les Internets Ă©videmment), et dâautant plus quand on sait que des millions de joueurs du jeu vidĂ©o regarde le show avec attention (et quâils sont rarement gay-friendly ). On suit le parcours semĂ© dâembuches de Joel (Pedro Pascal) et Ellie (Bella Ramsay) depuis Boston, et lĂ ils doivent se rendre dans un endroit que Joel connaĂźt.
LâĂ©pisode est en rĂ©alitĂ© presque complĂštement dĂ©diĂ© Ă un flash-back sur les personnes qui habitent cet endroit. Apparemment ce nâĂ©tait quâune trĂšs courte allusion dans le jeu vidĂ©o, et les auteurs ont dĂ©cidĂ© de creuser et dâinventer une histoire, une petite intrigue secondaire, dans cet interstice de la sĂ©rie. On dĂ©couvre alors Bill (Nick Offerman) qui est avant lâĂ©pidĂ©mie un survivaliste complĂštement dingue et parano avec un attirail complet pour justement ĂȘtre parĂ© pour une telle fin du monde. Et donc il arrive terriblement bien Ă se dĂ©brouiller avec des armes et des ressources hallucinantes, le mec Ă©tait vraiment prĂȘt pour Mad Max ! Il entoure et sĂ©curise tout un pĂ©rimĂštre, et continue pendant plusieurs annĂ©es Ă vivre comme avant (Ă©lectricitĂ©, nourriture, tout en autosuffisance) et en toute solitude et rĂ©clusion.
Mais aprĂšs quelques annĂ©es, un quidam, qui rĂŽde autour se retrouve pris au piĂšge. Bill aprĂšs sâĂȘtre beaucoup mĂ©fiĂ© donne un coup de main Ă Franck (Murray Bartlett), et lui offre mĂȘme Ă manger. Et contre toute attente, les deux hommes, deux quadragĂ©naires quâon nâhĂ©siterait pas une seconde Ă qualifier de « bear », nouent une relation amoureuse. CâĂ©tait dĂ©jĂ une surprise pour moi (mĂȘme si deux minutes avant, avec Murray Bartlett, et avec lâapproche en cours, je mâen doutaisâŠ), mais alors jâimagine le choc pour le joueur moyen⊠Mouahahahah. Oui dâimaginer cela mâa bien fait pouffer, mais jâai aussitĂŽt pensĂ© aux tombereaux dâinsultes et dâappels horrifiĂ©s Ă la wokisation de Hollywood et de la puissance des lobby LGBT etc. Et Ă©videmment si vous lisez un peu les rĂ©seaux sociaux, câest exactement ce qui est en train de se passer. Ah cette fragilitĂ©âŠ
Mais câest trop tard, et il y a une avalanche contraire dâarticles trĂšs positifs dans tous les mĂ©dias, et Ă©videmment tous les homos qui se rĂ©jouissent dans le monde dâune histoire pareille. Câest dĂ©jĂ une magnifique histoire dâamour qui est racontĂ©e, avec beaucoup de pudeur et de sentiments, et qui dĂ©montre aussi par lâexemple quâune relation amoureuse câest une relation amoureuse, quelle quâen soient les protagonistes. Mais Ă©videmment lĂ en plus, câest entre deux mecs qui sont des parangons de virilitĂ©, et dont lâun est un exemple type de survivaliste amĂ©ricain, et dâautant plus quâil est jouĂ© par Nick Offerman aka Ron Swanson (de Parcs & Recs, une sĂ©rie comique dâanthologie dans laquelle il joue un libertarien moustachu masculiniste qui est aussi fonctionnaire). Donc les gars se sentent Ă mon avis trĂšs trĂšs ciblĂ©s, et ça ne leur plait pas. Hu hu hu.
LâĂ©pisode prouve aussi que ça a beau ĂȘtre une histoire homo, tout le monde est parfaitement capable de sây identifier, de la mĂȘme maniĂšre que jâarrive trĂšs bien Ă me voir dans des exemples hĂ©tĂ©ros. Tout est parfait et terriblement Ă©mouvant dans cette histoire, et Max Richter en rajoute un couche avec « The Nature of Daylight » qui Ă©tait dĂ©jĂ un morceaux de la BO de la sĂ©rie « The Leftovers ». Cet Ă©pisode a vraiment marquĂ© un sacrĂ© coup depuis hier. Et ça me plait !!
Magnifique illustration de
VELINXI[Source de lâimage : compte Twitter de Velinxi aka Xiao]
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https://blog.matoo.net/2023/01/31/the-last-of-us-s01e03/