La semaine dernière, j’ai rangé et nettoyé la bibliothèque de mon bureau. Cela a suscité inévitablement des envies de (re)lectures. J’ai sélectionné dans les rayonnages un des romans de Paul Auster que j’ai dû acheter au début des années 90, au moment de l’explosion de sa popularité en France (et de celle d’Actes Sud).
J’ai choisi « Le voyage d’Anna Blume » plutôt qu’un autre parce que je n’en avais aucun souvenir. La lecture de la quatrième me disait vaguement quelque chose et je me suis douté qu’il n’avait pas du être de mes romans favoris.
Le roman a été publié en 1987 aux EU. Je m’en suis assuré en cours de lecture, réalisant à quel point le livre répondait clairement à des attendus de la dystopie contemporaine. Évidemment l’auteur déjoue par anticipation la comparaison par la tonalité métaphysique et distanciée du début de son oeuvre (dans sa postface Claude Grimal cite notamment Buzzati, Coetzee, Golding ou Pynchon, omet curieusement Kafka). Il n’en demeure pas moins que la structure narrative comme le worldbuilding du « Voyage d’Anna Blume » peut paraître très attendus au lecteur d’aujourd’hui. Ils pourraient parfaitement opérer dans le tout venant de la production Young Adult du genre, avec sans doute un souci de cohérence et de détail supérieur. L’intérêt du roman se trouverait ailleurs ? Peut-être, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que ce voyage a mal vieilli.
Cela ne m’a pas découragé pour autant, et je compte poursuivre mes relectures. Pour bien faire, je voudrais me coltiner à nouveau son « Léviathan »…
« Le voyage d’Anna Blume », Paul Auster, éd. Actes Sud, 1989.
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