#KathiWeeks

2025-05-06

redmay schedule: there must be some way out of here

src:
https://www.redmayseattle.org/schedule

Red May 2025 Schedule
There must be some way out of here

https://www.redmayseattle.org/
https://www.facebook.com/redmayseattle/

Some Way Out of Here?
Friday, May 9, 11:00 AM PDT
@YouTube

Michael McCarthy, Jasper Bernes, Jodi Dean, Alberto Toscano, Camila Vergara, Philip Wohlstetter (mod)

Beacon Cinema: The Encampments (2025)

dir: Michael T. Workman &
Kei Pritsker

Sunday, May 11, 5:00 PM

(This is an In-person event)

Cybernetic Circulation Complex: Big Tech & Planetary Crisis
Tuesday, May 13, 2:00 PM PDT
@YouTube

Nick Dyer-Witheford, Alessandra Mularoni, Nick Srnicek, Kyle Kubler (mod)

Grief and Revolution in a World on Fire
Friday, May 16, 2:00 PM PDT
@YouTube

Sarah Jaffe, Nica Siegel

Delmore Schwartz: Marxism & the Modernist Poet
Saturday, May 17, 11:00 AM PDT  @YouTube

Alan Wald, David Lau, Roy Skodnick, Philip Wohlstetter (mod)

Beacon Cinema: Why It Happened Here
Sunday, May 18, 5:00 PM
(Film showing with discussion)

(This is an In-person event)

David Shields, Tommy Swenson, Philip Wohlstetter

The West and the Rest: Capital & Power in a Multipolar World
Tuesday, May 20, 2:00 PM PDT
@YouTube

Sandro Mezzadra, Brett Neilson, Kyle Kubler (mod)

Citizen Marx: Republicanism & Formation of Marx’s Thought
Wednesday, May 21, 11:00 AM PDT @YouTube

Bruno Leipold, Camila Vergara, Michael Hardt, Alyssa Battistoni

American Constitutional Collapse
Thursday, May 22, 11:00 AM PDT
@YouTube

Aziz Rana, Michael Hardt, Camila Vergara, Philip Wohlstetter (mod)

TERFs

Enemy Feminisms: , Policewomen & Girlbosses
Sunday, May 25, 7:00 PM PDT 
@Elliott Bay Books

(This is an In-person event)

Sophie Lewis, Emi Koyama (mod)

Beacon Cinema: Fragment of an Empire (1929)
dir: Fridrikh Ermler

Monday, May 26, 7:30 PM

(This is an In-person event)

De-reification and Art Now
Tuesday, May 27, 2:00 PM PDT @YouTube

Jaleh Mansoor, Matt Browning, Anita Chari, Minh Nguyen (mod)

Fake Work: How I Began to Suspect, Capitalism Was a Joke
Wednesday, May 28, 2:00 PM PDT @YouTube 

Leigh Claire la Berge, Jason Read, Madeline Lane-McKinley, Sarah Jaffe

Whatever Happened to Revolution?
Thursday, May 29, 7:00 PM PDT @TownHall

(This is an In-person event)
Jasper Bernes, Colleen Lye, Nikhil Pal Singh, Idris Robinson

What Just Happened, America?
Friday, May 30 5:00 PM PDT  
@Vermillion

(This is an In-person event)

Colleen Lye, Idris Robinson, Michael Hardt, Jamie Merchant, Kathi Weeks, Jasper Bernes, Nikhil Pal Singh

Endgame: Economic Nationalism & Global Decline
Saturday, May 31, 12:30 PM PDT
@Elliott Bay Books

(This is an In-person event)
Jamie Merchant, Nikhil Pal Singh (mod)

The Future of Revolution 
Saturday, May 31, 2:00 PM PDT @Elliott Bay Books

(This is an In-person event)

Jasper Bernes, Idris Robinson (mod)

 

#AlanWald #AlbertoToscano #AlessandraMularoni #AlyssaBattistoni #AnitaChari #art #arte #AzizRana #BrettNeilson #BrunoLeipold #CamilaVergara #capitalism #ClassStruggle #ColleenLye #crisis #DavidLau #DavidShields #DelmoreSchwartz #ElliottBayBooks #EmiKoyama #feminism #feminisms #film #FridrikhErmler #IdrisRobinson #JalehMansoor #JamieMerchant #JasonRead #JasperBernes #JodiDean #KathiWeeks #KeiPritsker #KyleKubler #left #LeighClaireLaBerge #MadelineLaneMcKinley #Marxism #MattBrowning #MichaelHardt #MichaelMcCarthy #MichaelTWorkman #MinhNguyen #modernism #Nationalism #NicaSiegel #NickDyerWitheford #NickSrnicek #NikhilPalSingh #PhilipWohlstetter #planetaryCrisis #poetry #politics #RedMay #redmayseattleOrg #revolution #RoySkodnick #SandroMezzadra #SarahJaffe #SophieLewis #TERFs #ThereMustBeSomeWayOutOfHere #TommySwenson #video #wayOut

2024-11-30

LA DEMANDE UTOPIQUE (UTOPIAN DEMAND)

Sur les réflexions de Kathi Weeks sur les modalités de l'action politique (The Problem with Work: Feminism, Marxism, Antiwork Politics and Postwork Imaginaries, Duke University Press 2011.)

outsiderland.com/danahilliot/k

Avec de longs extraits traduits !
Par exemple :

"Dans les revendications (demands) utopiques, l’objectif immédiat n’est pas différé comme il l’est dans les utopies plus globales. Faire une demande, c’est affirmer les désirs actuels des sujets existants : c’est ce que nous voulons maintenant. En même temps, la revendication utopique pointe également vers un avenir différent et la possibilité de désirs et de sujets à venir. Le paradoxe de la demande utopique est qu’elle est à la fois un but et un pont ; elle cherche une fin qui est ouverte, une fin qui pourrait avoir un effet transformateur plus important qu’une réforme politique mineure. Ainsi, les petites mesures de libération du travail que les demandes de revenu de base et de réduction du temps de travail seraient susceptibles de faire advenir, pourraient également rendre possibles les ressources matérielles et imaginatives nécessaires pour vivre différemment."

(Attention, ce que je vous propose ce matin est assez "ardu" 😅 . Mais ça peut intéresser ceux qui travaillent sur les problèmes de l'action politique, ou le thème de l'utopie. Mais aussi ceux qui réfléchissent aux problématiques liées à la "valeur travail" et aux "revendications" du type réduction du temps de travail ou revenu minimum inconditionné. Avant de vous précipiter pour partager vos inestimables pensées sur ces deux thématiques, prenez le temps de lire mon compte-rendu et les extraits traduits du livre de Kathi Weeks sur mon blog - ça évitera des discussions mille fois rebattues.)

#travail #KathiWeeks

Ernst Bloch, Le principe EspéranceKathi Weeks (The Problem with Work: Feminism, Marxism, Antiwork Politics and Postwork Imaginaries, Duke University Press 2011.)
2024-11-25

L'ENCHEVÊTREMENT DE L'ÉTHIQUE DU TRAVAIL ET DE L'ÉTHIQUE DE LA FAMILLE

Je suis plongé actuellement dans la lecture de deux études portant sur le féminisme qu'on a appelé celui de la deuxième vague (les années 50/70). d'abord la thèse d'Aurore Turbiau, @auroreturbiau , Pensées et pratiques féministes de l'engagement littéraire (France, Québec, 1969-1985), qui est passionnante, riche en découvertes pour moi en tous cas, et dont je reparlerai un de ces jours.

Et le livre de Kathi Weeks, The Problem with Work: Feminism, Marxism, Antiwork Politics and Postwork Imaginaries, Duke University Press 2011, dont j'ai déjà traduit quelques extraits ici :

outsiderland.com/danahilliot/d

L’étude de Kathi Weeks vise à défaire l’éthique du travail en la confrontant à deux revendications issues des traditions du marxisme autonomiste : le refus du travail (et la mise en place d’une revenu universel inconditionné tout au long de la vie) et la réduction (drastique) du temps de travail. Je reviendrais sur ces points plus tard.

Dans le chapitre 4 “Hours for What We Will. Work, Family, and the Demand for Shorter Hours”, elle revient sur un des thèmes récurrents de la deuxième vague du féminisme, la réduction du temps de travail. Dans le texte ci-dessous, sa critique porte le lien puissant (et largement occulté) entre l’éthique du travail (nous parlons en français de “valeur travail”) et ce que Julia Schor appelle l’éthique de la famille‧ Elle s’attache à montrer le risque d’une revendication de réduction du temps de travail qui serait justifiée par un gain de temps consacré à “la famille”. Le passage est tout à fait dans le style de l’ensemble du livre : elle puise dans les théorisations de ce qu’on a appelé la seconde vague féministe (notamment dans les années 50/70), un ensemble de propositions qu’elle analyse avec soin, et sur lesquelles elle prend appui, après les avoir soumises à la critique, pour inventer une utopie du travail qui soit à la fois féministe et pertinente dans le contexte du néolibéralisme contemporain.

On trouvera à la fin de mon article un long passage traduit qui s'attache à dévoiler la manière dont s'enchevêtrent l’éthique du travail et l’éthique de la famille.

Ces réflexions sont immédiatement suivies d'un paragraphe très stimulant sur la figure du "tramp", "le clochard", mais aussi "la clocharde", qui est à la fois celle ou celui qui refuse et le travail et la famille, et constitue donc l'ennemi juré du capitalisme libéral et néolibéral. On n'est pas très loin, même si Kathi Weeks ne le dit pas ainsi, de ce que certain‧e‧s philosophes contemporaines identifient comme position queer : un refus non seulement de la norme, et leur subversion délibérée, mais, plus fondamentalement, le refus de la production/reproduction (et donc à la fois de l'éthique du travail - capitaliste - et de celle de la famille)

NB : Ces questions m'intéressent personnellement. Pas seulement politiquement. Ou plutôt, chez moi, pour reprendre le slogan dans 60's popularisé par Carol Hanisch, The Personal is Political. Le refus du travail salarié, le refus de "fonder une famille", le désir d'explorer d'autres facettes de l'existence qui ne soient pas inféodées au travail et à la famille, décrit assez bien les quarante dernières années de ma vie - je le paye assez cher, parce que, malheureusement, je suis issu d'un milieu modeste : raison pour laquelle le prix final à payer est un peu plus rude que si j'avais eu la chance de naître dans un milieu bourgeois ou plus aisé. Mais peu importe ici. Évidemment, dans le contexte politique contemporain, je serais facilement qualifié d'ultra-gauchiste (à l'heure où les socdem sont classés à l'extrême gauche 😅 ). d'où le fait que je lis cette littérature du passé avec une certaine mélancolie (pas de nostalgie à proprement parler, j'étais trop jeune pour avoir connu ces mouvements). Une utopie qui aurait pu transformer le futur, mais qui ne l'a pas fait, c'est le moins qu'on puisse dire.

Avant de vous laisser vous précipiter (ahahaha 😅 ) sur mes traductions de Kathi Weeks, je copie‧colle la citation qu'elle met en exergue de son chapitre 3, tirée du livre de Barbara Taylor, Eve and the new Jerusalem (1983) qui décrit fort bien comment Weeks lit ces autrices (et auteurs) des années 50/70 (ce qui devrait intéresser Aurore Turbiau @auroreturbiau ?!) :

"Political visions are fragile. They appear—and are lost again. Ideas formulated in one generation are frequently forgotten, or repressed, by the next; goals which seemed necessary and realistic to progressive thinkers of one era are shelved as visionary and utopian by their successors. Aspirations which find voice in certain periods of radical endeavor are stifled, or even wholly silenced, in others. The history of all progressive movements is littered with such half-remembered hopes, with dreams that have failed."

#Feminisme #KathiWeeks #Work #Famille #Travail #family

Kathi Weeks, The Problem with Work: Feminism, Marxism, Antiwork Politics and Postwork Imaginaries, Duke University Press 2011
Estelle Platiniestelle@techhub.social
2024-11-21

[A long thread ball 🧶]

#Work is a matter of power and domination.
#Work should be a concern of political theory.

Here is the introduction from Kathi Weeks' book 'The problem with work: feminism, Marxism, antiwork politics and postwork imaginaries': libcom.org/article/problem-wor @politicalscience

#fetishism #manufacturingConsent #believe #beliefs #faith #hope #institutionsDeceive #politicalTheory #growth #consumerism #economy #shopping #capitalism #workCulture #jobs #KathiWeeks #imagination #feminism #Marxism #antiwork #politics #postwork #book #buying #consuming #consumption #workEthics #Foucault #bioPower #bioPolitics #MaxWeber #longRead

2024-11-20

==>>
(suite de la traduction de l'extrait du chapitre 1 de Kathi Weeks, The Problem with Work: Feminism, Marxism, Antiwork Politics and Postwork Imaginaries, Duke University Press 2011)

***

"En tant que discours individualisant, l’éthique du travail remplit la fonction idéologique traditionnelle de rationalisation de l’exploitation et de légitimation de l’inégalité. Le fait que tout travail soit un bon travail, que tout travail soit également désirable et intrinsèquement utile est, comme l’a fait remarquer William Morris, « une croyance commode pour ceux qui vivent du travail des autres » (1999, 128). L’éthique protestante a également « légalisé l’exploitation de cette volonté spécifique de travailler », observe Weber, dans la mesure où elle « a interprété l’activité commerciale de l’employeur comme une vocation ». Dans la perspective de l’éthique du travail, les gouvernements sont considérés comme devant protéger le bien-être des citoyens en défendant leur droit au travail, tandis que les employeurs n’extraient pas tant de la plus-value qu’ils ne répondent aux besoins concrets de leurs employés en matière de travail. Tout comme l’éthique protestante donnait à l’homme d’affaires bourgeois « l’assurance réconfortante que la distribution inégale des biens de ce monde était une dispensation spéciale de la Providence divine », l’éthique du travail offre à toutes les époques une puissante justification de l’inégalité économique (voir Beder 2000, 48 ; Bauman 1998, 65). De même que « le refus de travailler est symptomatique de l’absence de grâce » (Weber 1958, 159), l’état de pauvreté, moralement suspect, peut aujourd’hui être attribué au manque d’effort et de discipline de l’individu. Après tout, « Dieu » – aujourd’hui nous pourrions ajouter le marché – « aide ceux qui s’aident eux-mêmes » (115). En tant que discours individualisant, l’éthique du travail évite le soutien institutionnel à ce qui est censé être une responsabilité individuelle et occulte les processus structurels qui limitent son champ d’opportunités.

Mais l’éthique du travail ne remplit pas seulement la fonction idéologique classique qui consiste à faire passer les valeurs et les intérêts d’une classe pour les valeurs et les intérêts de tous. Elle remplit également une fonction plus disciplinaire : au-delà de la fabrication de significations communes, elle construit des sujets dociles. L’éthique du travail ne possède donc pas seulement une force épistémologique, mais une efficacité proprement ontologique. En effet, ce qui est essentiel dans l’éthique du travail, telle que Weber l’a décrite à l’origine, c’est ce qu’elle peut faire : livrer les travailleurs à leur exploitation, non seulement en fabriquant le consentement des sujets à l’exploitation capitaliste, mais en constituant à la fois des sujets exploitants et des sujets exploitables. Selon Weber, la fonction de subjectivation de l’éthique est cruciale. Plus qu’une idéologie, le nouveau discours sur le travail est un mécanisme disciplinaire qui construit les sujets en tant qu’individus productifs. L’impact de l’éthique protestante était comparable à l’existence monastique dans la mesure où cette ascèse mondaine cherchait « un contrôle méthodique sur l’homme tout entier ». Elle était et reste, en ce sens, une force biopolitique, qui rend les populations à la fois productives et gouvernables, augmentant leurs capacités en même temps que leur docilité. Comme l’a décrit Foucault dans sa description de la production de l’individualité disciplinaire, « la discipline augmente les forces du corps (en termes économiques d’utilité) et diminue ces mêmes forces (en termes politiques d’obéissance) » ; elle produit « à la fois un corps productif et un corps soumis ». Le sujet individué est à la fois plus utile et plus maniable ; « l’individu n’est pas, en d’autres termes, le contraire du pouvoir ; l’individu est un des premiers effets du pouvoir » (Foucault 2003, 30)."

#KathiWeeks #MaxWeber #Travail

Kathi Weeks, The Problem with Work: Feminism, Marxism, Antiwork Politics and Postwork Imaginaries, Duke University Press 2011
2024-11-20

Note en passant :

Dégager la dimension fétichiste des objets et des pratiques qui nous semblent "naturels", "dépolitisés", autrement dit, défamiliariser le monde, c'est là une tâche plus que jamais urgente (et ça tombe bien, tout le travail a déjà été fait, des tonnes de bouquins ont été écrits sur chacun de ces objets et des ces pratiques, suffit de les lire !)
J'ai beaucoup parlé ces derniers jours des réseaux sociaux, mais évidemment, il faut envisager le problème de manière plus globale.

Comme toujours, l'analyse critique du capitalisme (sa généalogie si vous préférez) nous rappelle que les choses n'ont pas toujours été telle qu'elles sont aujourd'hui, que ce qui nous paraît naturel est bien souvent le fruit (pourri) d'une décision idéologique, que ce qui ne nous paraît pas faire question s'origine en réalité dans des décisions politiques. Ce pourquoi il faut plus que jamais faire de l'histoire, de la géographie, de l'anthropologie, etc..

On sait (ou on ne sait pas justement, ou on préfère oublier ou passer sous silence) quelles histoires sinistres d'extraction et d'exploitation, de violence et de militarisation, sont attachées à quasiment chaque objet qui peuple notre environnement quotidien. Mais on oublie plus encore comment les pratiques emblématiques du capitalisme, ses articulation idéologiques, les pensées dont nous sommes porteurs et que nous incarnons (que nous y adhérions ou pas), sont devenus comme notre "seconde nature" - y compris le racisme, le masculinisme, le colonialisme etc..

Comme je suis plongé dans la lecture du livre génial de Kathi Weeks, The Problem with Work: Feminism, Marxism, Antiwork Politics and Postwork Imaginaries, Duke University Press 2011, je ne peux m'empêcher de vous donner à lire cet extrait (il faudrait traduire le livre entier tant il est précieux) concernant la "naturalité du travail". Dans cet extrait, elle revient sur un des aspects de la critique Weberienne de ce que nous appelons parfois la "valeur travail" - ce que Max Weber appelle "l'éthique du travail", dont il dévoile la généalogie (la dimension historique de l'étude célèbre de Weber a été amplement discutée, mais peu importe ici.)

(ma traduction)

***

"Comme le souligne Weber, l’éthique du travail – et cela reste constant au cours de ses transformations historiques – est un discours individualisant. La réussite ou l’absence de réussite économique de l’individu dépend de son caractère et en est le reflet. Ce qui pouvait être considéré comme la responsabilité d’une collectivité devient le devoir de chaque individu ; ainsi, vu sous l’angle de l’éthique puritaine, « le “Celui qui ne veut pas travailler ne mangera pas” de saint Paul, autrefois considéré comme pertinent pour la communauté dans son ensemble, s’applique désormais inconditionnellement à tout le monde ». En d’autres termes, la responsabilité morale incombe désormais à l’individu plutôt qu’à la communauté, et les riches comme les pauvres « ne mangeront pas sans travailler ». Cela s’applique d’autant plus au cours de l’ère industrielle, une fois que le travail salarié devient normatif ; et c’est particulièrement vrai dans la période postindustrielle où la norme du soutien de famille devient de plus en plus universelle, une attente non seulement des chefs de famille, mais aussi de chaque citoyen adulte. Avec moins de cas de dépendance économique ou politique « légitime », « toute dépendance qui subsiste peut donc être interprétée comme la faute des individus » (Fraser et Gordon 1994, 325). L’indépendance est moins liée aux types de relations auxquelles on est soumis qu’à une qualité de caractère. La « dépendance postindustrielle » devient donc à la fois de plus en plus illégitime et « de plus en plus individualisée ».

==>>> (la suite ci-dessous)

#KathiWeeks #MaxWeber #Travail

2024-11-18

Des fois j'me dis (comme aujourd'hui, à l'heure où je dois repartir à zéro avec que dalle : RSA/APL Powaaaaa comme au bon vieux temps - sauf qu'à 57 piges c'est pas comme à 37, le bonhomme il est tout cassé, plus aussi solide et désirant !), je me vois bien passer le restant de mes jours dans un petit appart je sais pas où, m'y consacrer à l'étude exclusive de mes chers philosophes grecs, Proclus et Damascius et leurs ami‧e‧s, que j'ai abandonnés depuis trop longtemps, ils me manquent, que voulez-vous, et couper toute source d'information, les rézos, tout l'internet, rester juste là tranquille, dans l'ignorance absolue du monde, ne jamais lire les journaux ou écouter la radio - j'en sais assez je crois - tout seul mais avec mon épagneule chérie, et mes grecs, "tout est plein de dieux" (ce qui fait du monde quand on est un philosophe grec). On vieillira ensemble, Iris, les dieux et moi, comme si le reste n'existait pas.

Je me dis ça.
Et puis, à la sieste, je commence à lire ce bouquin de Kathi Weeks, féministe & marxiste : The Problem with Work: Feminism, Marxism, Antiwork Politics and Postwork Imaginaries (Duke University Press 2012) et.. c'est tellement bon. Ça dit exactement tout ce que j'ai toujours pensé du travail (et mon propre refus du travail salarié, qui m'a mené précisément là où j'en suis encore maintenant : fauché !). Alors bon. On va le lire en entier. En parler ici. Ou pas. Bref. Les philosophes grecs. Mais aussi Marx. Et les féministes-queer ! En attendant d'avoir une réponse de la CAF et de trouver un appartement, parce que c'est bien joli tout ça, mais l'hiver arrive hein, faudrait se dégoter un toit.

#KathiWeeks

Kathi Weeks, féministe & marxiste : The Problem with Work: Feminism, Marxism, Antiwork Politics and Postwork Imaginaries (Duke University Press 2012)
Talaios kooperatibaTalaioskoop@mastodon.eus
2021-04-21

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'El problema del Trabajo'
Kathi Weeks
#Lana #cas #liburua
#LibKom #KathiWeeks

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