En tant que #neuroatypique, j'ai un déficit de l'inhibition latente. Tic-tac d'horloge, personne qui mastique, chat qui se lèche, odeur et texture du drap, ma propre respiration et mes propres battements de coeur font partie des choses qui m'agacent, ou pire, m'empêchent de dormir.
Au fil des ans, j'ai vu plein de médecins, de psychologues, de psychiatres. Pour tous ces gens, j'ai des troubles du sommeil, à soigner avec de l'homéopathie, de la relaxation, de la méditation.
Personne n'accepte mon propre diagnostic: neuroatypisme, d'où un déficit de l'inhibition latente. Un patient qui suggère un diagnostic à un médecin ? Impossible de laisser faire. Donc on ignore. On fait d'autres suggestions. On lui fait essayer la mélatonine, des plantes, on lui fait voir un spécialiste du sommeil. Pas seulement pour ne pas avoir à accepter que le patient sache mieux que le médecin. Pour éviter que le médecin se fasse prendre à prescrire des médicaments considérés comme drogues parce que certains en font un usage récréatif. En substance, le #Zolpidem.
Sauf que, vu que le Zolpidem me permet de dormir, que je ne peux pas dormir sans, et vu que c'est une drogue, je suis un drogué. Je suis dépendant du Zolpidem. Pour dormir. Du coup, chaque mois, à chaque nouvelle prescription, mon médecin veut me faire arrêter. Sans avoir de meilleure solution.
Je suis né comme ça. Ce n'est pas dû à un traumatisme. Mais, pour des raisons que je comprends mais qui me frustrent, mon médecin veut que j'arrête, parce que je ne suis pas censé être dépendant à un médicament, et parce qu'il ne veut pas avoir de problèmes. Mais, il n'existe pas de meilleure solution. Il veut donc un avis extérieur. Mais comme personne ne se revendique spécialiste des neuroatpyiques, il ne sait même pas vers qui me diriger. Un spécialiste du sommeil ? Le déficit de l'inhibition latente n'est pas un trouble du sommeil, c'est une caractéristique. Un psychiatre ? Ce n'est pas un traumatisme.
Donc j'ai le choix : soit je continue le Zolpidem, je vais de médecin en médecin, jusqu'à ce que je me fasse placer en désintox, soit j'arrête le Zolpidem, et je ne dors plus, avec tout ce que ça a comme conséquences à court et moyen terme.