5 décembre. Le mot #JargonVolcan du jour est isopaque (fr) ou isopach (en), du grec ancien ἴσος, « égal », et παχύς, « épais ». Ce sont donc des lignes d’égale épaisseur des dépôts géologiques, un peu comme les courbes de niveau relient les points d’égale altitude. Les volcanologues font des relevés de terrain pour mesurer l’épaisseur des dépôts de cendres des éruptions explosives passées. Ces points leur permettent de dresser la carte d’isopaques du dépôt, un travail qui était auparavant fait à la main et qui peut dorénavant s’effectuer à l’aide d’outils d’interpolation (krigeage par exemple).
Les isopaques définissent généralement des ellipses, le dépôt reflétant l’élongation du panache de cendres dans la direction du vent. L’aire comprise dans chaque courbe isopaque permet ensuite, à l’aide d’équations mathématiques, de calculer le volume total du dépôt de cendres, et donc de connaître la masse de magma éjectée, un paramètre crucial dans la classification des éruptions.
À chaque affleurement, les volcanologues mesurent aussi la taille des plus gros fragments du dépôt. Ces données servent à tracer une carte d’isoplèthes cette fois, un terme beaucoup plus générique, ici utilisé pour désigner des lignes d’égal diamètre. Ces cartes permettent d’estimer la hauteur du panache, liée au débit de magma (en kg par seconde). Connaissant la masse totale éjectée et le débit, on peut alors estimer la durée d’une éruption passée, juste en analysant ses dépôts !
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