Fantôme Josepha "Le Telescope de la mort" LP (La République des Granges/Jelodanti/Specific)
Quatrième album de ce duo messin dont je vous ai déjà parlé par ici. Il faut fermer les yeux à l'écoute de "Da Guerra", le morceau d'ouverture qui, sur une rythmique trépidante, allie la dramaturgie d'un orgue et de claviers sombres à souhait avec d'envivrantes flûtes et un chant parfaitement ensorcelant. La barre est haute, très très haute. Traction mentale pour essayer de sortir des mots qui puissent retranscrire les arrondis d'une basse, l'acidité d'un clavier, l'intensité d'un chant, la puissance d'une composition qui fait mouche immédiatement ("Wie Aus Wie Ein") et bascule dans des vocalises orientalo-krautisantes au mitan de ses huit minutes et quatorze secondes. La basse hyper vorace fait des ravages finement saturés sur de nombreux morceaux. La boîte à rythme semble bricolée maison comme dans un bon vieux morceau de Cheveu et le chant de "Desire" évoque presque un Niagara qui aurait pris de sauvages chemins de traverse. Pourquoi pas. J'ai toujours aimé "Pendant que les champs brûlent". Mais je m'égare, l'enchaînement des morceaux est joliment travaillé et l'intensité ne redescend pas, même dans les passages proto-dub electro de "English Houses" ou les échos caverneux de "Weirdo camp" et "Jezabel". Les cris du final "Take one" réveilleraient Alice Cooper à des milliers de kilomètres et tous mes petits monstres ne font qu'un dans un grand soulèvement de la terre. L'obscurité n'est pas l'obscurantisme. Album splendide! A quand la grande tournée avec Heimat, Nina Harker, Le Diable dégoûtant et Maria Violenza? Une harpe peut voyager.
#FantomeJosepha #RepubliqueDesGranges #Jelodanti #Specific #CritiqueMusicale #Nouveautemusicale #MusicReview #RedlightSanatorium