QuĂȘte intellectuelle de Minerve en une utopie impermanente et transcendante
Dimanche 16 novembre 2025
Durant les trois prĂ©cĂ©dents Dominicals Days, un essai de complĂ©ment a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© pour chacune des trois rĂ©ponses naturelles qui se trouvaient liĂ©es Ă la quĂȘte de Minerve et de lâutopie qui lui Ă©tait attachĂ©e. Il convient maintenant de les rassembler en ce dixiĂšme mois depuis lâorigine de la premiĂšre Ă©laboration de cette lettre et en ce sixiĂšme mois de ma rencontre avec lâincarnation humaine de Minerve.
Ce dĂ©veloppement philosophique devrait Ă juste titre nâĂȘtre considĂ©rĂ© quâavec affligeance et banalitĂ© tant il est accessible Ă nâimporte quel individu minimalement cĂ©rĂ©brĂ©, bien que je constate quotidiennement que le lambdasien moyen se trouve ne plus ĂȘtre en capacitĂ© de faire preuve de la comprĂ©hension minimale lui permettant une analyse critique du dixiĂšme de ce que je scripturalise hebdomadairement sans que son cerveau ne se liquĂ©fie instantanĂ©ment dans son slip Ă bretelles rĂ©glables. Que cette missive puisse donner Ă penser au genre humain et quâil me blĂąme pour mon intellect de pacotille devrait me ravir en ce que je serai dans lâobligation de progresser, mais cela relĂšve actuellement de la quadrature du cercle, car trop rares sont les personnes qui nâauront pas Ă relire cette lettre plusieurs fois afin dâen possĂ©der une pleine et entiĂšre comprĂ©hension et cela mâafflige dâautant plus. Quâil se trouve pourtant des individus qui puissent ĂȘtre dotĂ© de capacitĂ©s intellectuelles acceptables je ne doute pas, mais quâils soient suffisamment nombreux pour que nous puissions entrer en connaissance, jâavoue ne plus croire en cette fable de quatre sous. Ainsi, je me contente dâĂ©crire, non plus dans le souhait dâune rencontre avec une Inconnue en ce que nous sommes dĂ©sormais fiancĂ©s, mais parce quâil se trouvera toujours quelques personnes qui auront Ă cĆur de rĂ©aliser une utopie perpĂ©tuelle semblable Ă la troisiĂšme voie que jâai conçue, et que je rĂ©alise dĂ©sormais avec la fragile certitude quâelle ne se brisera jamais tout en conservant lâincertitude Ă portĂ©e de rĂ©flexion afin de douter en raison que lorsque cette derniĂšre nâest plus, la rĂ©flexivitĂ© en est amoindrie.
Si je nâai pas souvenance dâavoir versĂ© dans mes lettres dominicales dans le catastrophisme dĂ©sabusĂ© dâun occident europĂ©en en dĂ©clin, je nâai pour autant jamais retenu ma plume misanthropique en ce quâelle sâest inscrite dans mes gĂšnes au fil des derniĂšres dĂ©cennies avec lâassujettissement de ses dirigeants Ă la volontĂ© de ne jamais plus ĂȘtre en conflit militaire entre eux depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ainsi, lâutopie politique nĂ©e de la construction europĂ©enne post 45 a Ă©tĂ© celle de la servitude volontaire des peuples, qui, aveuglĂ©ment, font encore et toujours confiance Ă des discoureurs de foires aux bestiaux qui se contentent de toucher le cul des vaches et de serrer des mains en promettant des lendemains meilleurs avec une utopie de bazar accessible Ă chacun. Ces deux utopies de moutons de Panurges rassemblĂ©s en troupeau de berniques nâont jamais Ă©tĂ© de mon goĂ»t en raison que je nâai jamais eu le goĂ»t des autres et que mon instinct grĂ©gaire Ă©tait atrophiĂ© avant mĂȘme ma naissance.
Passons maintenant au cĆur de cette correspondance en actualisant les Ă©lĂ©ments dâimportance de la lettre du 05 janvier 2025, augmentĂ©e des essais de complĂ©ments de ces derniĂšres semaines.
Le mois de janvier est populairement celui des résolutions. Théoriquement de bonnes résolutions.
Cigarette, rĂ©gime, job, mariage, divorce, dĂ©mĂ©nagement, coupe de cheveux, sport, âŠ
Le mois de fĂ©vrier est celui de lâabandon de ces mĂȘmes rĂ©solutions en ce quâil nâest pas supportable de changer ses habitudes et que lâalcool des fĂȘtes de fin dâannĂ©e Ă©tait en grande partie responsable de ces dĂ©cisions grotesquement farfelues.
Ma rĂ©solution pour 2025 Ă©tait la suivante : rencontrer une nouvelle Minerve. TrĂ©bucher maladroitement devant toi et croiser un regard troublant, faire preuve dâune respectueuse curiositĂ©, accorder au Butterfly Chaos une maladresse sans consĂ©quence ici ou lĂ , sinon un ouragan ailleurs Ă lâautre bout du monde au milieu de lâocĂ©an.
Te rencontrer en te croisant du regard et en ĂȘtre pĂ©trifiĂ© comme je le serai devant MĂ©duse, Ă©changer avec toi quelques paroles, oublier des mots dans ma tĂȘte et dans mes phrases, me transformer en puzzle de mille piĂšces dans mes chaussettes, annihiler le reste du monde durant le temps de notre rencontre, capturer photographiquement de mon regard chacun de tes battements de cils, saisir chacune de tes intonations, chacun de tes rires pour mâen souvenir Ă jamais. Observer tes cheveux au vent, le mouvement de tes doigts, et chaque dĂ©tail que lâobservateur attentif que je suis, aime Ă ne jamais manquerâŠ
En rĂ©sumĂ©, rien dâinsurmontable, pas de difficultĂ© insaisissable. De la banalitĂ© dirons-nous ?
Pas jusque-lĂ , seulement un dĂ©fi utopique qui se rĂ©sume Ă lui seul comme Ă©tant lâantinomie de la possibilitĂ© dâune rĂ©alisation humaine, mais remettant en cause la pensĂ©e NietzschĂ©enne sur le sujet sâil convenait dâaccepter quâelle se sera rĂ©alisĂ©e au premier jour de son commencement, sauf Ă remettre en question lâirrĂ©alisation de cette utopie qui nâen Ă©tait pas rĂ©ellement imaginĂ©e en ce quâelle ne pouvait exister et donc que lâincarnation de Minerve ne serait quâune simple quĂȘte humaine, bien quâau demeurant impossible pour le genre humain nâayant aucune foi en lâidĂ©e dâun idĂ©al, auquel une personne est prĂȘte Ă vouer plusieurs dizaines dâannĂ©es dâexistence humaine sans garantie de rĂ©ussite, sinon de rĂ©alisation et que son inachĂšvement nâest que provisoire et en cours dâaccomplissement.
Me considÚre-je donc comme partie antinomique de cette catégorie du genre humain ?
Absolument, car une quĂȘte utopique ne souffre dâaucune espĂšce de renoncement, mĂȘme Ă©phĂ©mĂšre et il nâest dâautres que les mystiques et les religieux, qui dans une quĂȘte dâune croyance qui leur est propre sont pleinement conscients quâun doute, aussi infime soit-il, nâest que le commencement dâun effondrement lent, irrĂ©mĂ©diable et absolu.
Un croyant ne doute jamais, sauf Ă ĂȘtre un pharisien.
Lâexistence mĂȘme de Dieu, du Diable, lâidĂ©e du bien et du mal sont indissociables de leur foi, ce sont des rĂ©alitĂ©s intangibles, mais incarnĂ©es dans le genre humain ignorant de tout savoir philosophique, car tout ceci nâest, au terme dâĂ©tude sĂ©rieuse, que simple affaire humaine et dĂ©pendant de la position de lâobservateur.
La quĂȘte dâune Minerve, de Minerve Ă©galement, non dĂ©nuĂ©e de dogme, mais sans religiositĂ© et sans aveuglement.
Dans la mesure oĂč cette quĂȘte verrait sa rĂ©alisation, lâutopie serait-elle atteinte ?
Une rĂ©ponse simple et complexe en mĂȘme temps, bien que courtitudinalement scripturalisĂ©e en raison quâelle est destinĂ©e Ă une lettre publique, bien que plus prĂ©cisĂ©ment Ă une inconnue, Ă une Minerve et que lâessentiel est ailleurs.
Trois rĂ©ponses sâimposent naturellement.
1. Une utopie qui se rĂ©alise complĂštement disparaĂźt du simple constat quâelle nâest plus et ainsi sa rĂ©alisation amĂšne fatalement Ă lâanĂ©antissement de cette croyance prĂ©cĂ©dente qui ne peut avoir rĂ©ellement existĂ© et de son souhait de la voir vĂ©ritablement se rĂ©aliser en une quĂȘte figĂ©e.
Oui lâutopie est atteinte, mais parce quâelle Ă©tait informulĂ©e de maniĂšre parfaite. La conception mĂȘme de lâidĂ©e de lâutopie reposait sur une sĂ©mantique erronĂ©e qui nâavait dâutopie que la dĂ©finition alors quâil sâagissait dâun objectif rĂ©alisable sans difficultĂ©.
Il sâagit donc lĂ dâune simple utopie de bazar, conçue par des individus sans croyance et sans foi pour la populace. Un petit rĂȘve doucereux, proposĂ© par des aigrefins comme on en trouve tant dans lâunivers mĂ©diatique et politique du XXIe siĂšcle.
Une utopie dĂ©signe littĂ©ralement « un lieu qui nâexiste pas ou non-lieu », ainsi, elle est par nature inexistante, mais nâimplique pas lâimpossibilitĂ© dâune crĂ©ation par la volontĂ© ou par la transformation spirituelle dâun lieu qui prĂ©-existe. Dans le cas dâun souhait de la rĂ©aliser, il sâagit de dĂ©finir ce lieu qui nâexiste pas afin dâĂ©tablir les schĂ©mas fondateurs, de mettre en Ćuvre les raisonnements logiques nĂ©cessaires Ă son Ă©laboration pour lâextraire de son inexistence lui permettant un devenir vers une rĂ©alitĂ© conceptuelle dans une matĂ©rialitĂ© cognitive. Lâinstant originel prĂ©cĂ©dant le Big Bang primordial et donc la premiĂšre expansion de notre univers provient lui-mĂȘme dâune utopie en ce quâil nâexistait rien permettant dâĂȘtre conceptualisĂ© et que le nĂ©ant ne pouvait non plus ĂȘtre prĂ©sent en ce quâil est dĂ©jĂ un lieu existant avec sa propre temporalitĂ©.
Une utopie est donc au mieux une abstraction purement mĂ©taphysique, sinon une impossibilitĂ© qui se contredit en ce quâelle se dĂ©finit comme un non-lieu, et qui pour ĂȘtre valable doit comporter son opposĂ© en un lieu identifiable, sinon existant, car une dĂ©finition qui ne comporte pas son opposition en miroir ne peut exister.
Dans le cas dâune crĂ©ation pure de lâutopie (Lieu qui nâexiste pas ou non-lieu) il sâagit de le concevoir intellectuellement sans filiation avec un autre prĂ©-existant.
Un lieu conçu et contenu dans la pensĂ©e se trouve donc prĂ©cisĂ©ment dans un non-lieu qui se dĂ©finit par lâutopie et dĂšs lors que la conception prend forme par la volontĂ©, câest une crĂ©ation qui se rĂ©alise et sâancre dans un imaginaire rĂ©el tout en nâexistant pas physiquement pour rester utopique. Dans le cas dâun lieu qui prĂ©-existe, il sâagit de le transformer en utopie, et le vouer Ă une non-existence qui ne peut plus ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ© identiquement dans le monde rĂ©el en sa matĂ©rialitĂ© originelle quâil aurait dĂ©finitivement perdu par sa condition utopique.
Ce raisonnement simpliste composĂ© dâĂ©vidence est valable dans la dĂ©finition stricte de lâutopie, mais doit maintenant sâarticuler dans la notion Ă©tendue de la quĂȘte de Minerve et de la rĂ©alisation de lâutopie dĂšs lors que lâobjectif est atteint.
Si la quĂȘte est considĂ©rĂ©e comme pleinement rĂ©alisĂ©e, lâutopie disparaĂźt de facto en ce quâelle nâexiste pas ou quâelle ne lâĂ©tait pas stricto sensu et nâĂ©tait plutĂŽt quâune construction chimĂ©rique incomplĂšte, sinon quâelle nâavait pas pour objectif de se rĂ©aliser, mais dâuniquement de permettre la rĂ©alisation dâun souhait dâun individu psychiquement incapable de conceptualiser son utopie en un absolu atteignable.
Son porteur sâest donc leurrĂ© volontairement en se convaincant traĂźtreusement quâil Ă©tait en capacitĂ© de parvenir Ă orienter sa psychĂ© et ses actions en vue de la rĂ©alisation et de lâaccomplissement dâun objectif quâil ne considĂ©rait plus comme utopique dĂšs sa prise de dĂ©cision, mais pleinement rĂ©alisable lui permettant ainsi dĂšs lors de sa rĂ©alisation de stopper sa progression devenue inutile en ce quâelle nâavait plus de nĂ©cessitĂ©, mais en omettant quâun sujet qui nâest plus en mouvement vers son objectif initial implique que lâillusion utopique disparaĂźt naturellement en ce quâelle nâavait pas dâexistence, sinon dâune inconsistance rĂ©elle nâayant pour finalitĂ© que dâoffrir un succĂ©danĂ© provisoire afin de satisfaire une volontĂ© incomplĂštement prĂ©hensible en raison dâune objectivation faussĂ©e de son rĂ©el dĂ©sir inconscient.
Câest le principe mĂȘme dâun dĂ©sir qui apparaĂźt fugitivement, pour aussitĂŽt, disparaĂźtre quâil est assouvi ou remplacĂ© par un autre de valeur Ă©gale ou supĂ©rieure, rendant son hĂŽte dĂ©pendant de ceux-ci, qui sont eux-mĂȘmes dĂ©clenchĂ©s et entretenus par lâimmaturitĂ© psychique du sujet et qui ne peut prendre conscience de celle-ci que par lâanalyse de son comportement en ce quâil provoque des Ă©motions nĂ©gatives rĂ©currentes en raison mĂȘme de dĂ©sirs qui sont, au mieux, insatisfaits par leurs non-rĂ©alisations, sinon par la dĂ©ception quâentraĂźne le rĂ©sultat qui nâĂ©gale jamais le rĂ©sultat qui Ă©tait originellement dĂ©sirĂ©.
Ainsi lâunique dĂ©sir de rĂ©aliser lâutopie liĂ© Ă la quĂȘte de Minerve est irrĂ©mĂ©diablement vouĂ© Ă lâĂ©chec avant mĂȘme de commencer en ce que sa formulation initiale Ă©tait incomplĂšte et ne pouvait en ĂȘtre autrement en ce quâil nâĂ©tait que dĂ©sir assouvissable et tout aussi dĂ©cevant en ce quâil Ă©tait destinĂ© Ă disparaĂźtre sitĂŽt rĂ©alisĂ© par sa conception non utopique qui Ă©tait contenue dans sa formulation par des idĂ©es prĂ©conçues et dont ces derniĂšres proviennent en grande partie de souvenirs fantasmĂ©s, dâune immaturitĂ© psychologique, dâune croyance de sa propre surpuissance et dâune impossibilitĂ© introspective protĂ©geant le sujet dâun effondrement psychique en raison quâelles forment les fondations de sa personnalitĂ©.
Bienvenue au royaume de lâutopie de bazar promue pour la populace, le bas peuple bĂȘte Ă sucer des cailloux qui se lâappropriera en dĂ©sirs fugitifs insipides tout en sâimaginant ĂȘtre heureux dâavoir atteint une forme de bonheur artificiellement composĂ© de valorisation narcissique.
Câest prĂ©cisĂ©ment cette utopie de foire que jâexĂšcre, en ce quâelle me blesse lâĂąme dâincroyant religieux que je suis et qui renforce tout autant ma misanthropie mâaffermissant dans lâidĂ©e que lâhumanitĂ© ne mĂ©rite pas un seul jour son avenir et que je me montrerai toujours prompt Ă ne pas lever le petit doigt pour la sauver tout en toujours prĂȘt Ă sacrifier ma vie pour en sauver une seule, car qui sauve une vie, sauve le monde.
Conclusion
Câest fausse utopie ou utopie de bazar, est atteinte en ce quâelle nâĂ©tait quâun simple dĂ©sir composĂ© lui-mĂȘme dâune psychĂ© insuffisamment dĂ©veloppĂ©e en raison dâune intellectuation et intellection limitĂ©es conduisant son porteur Ă une double erreur manifeste se rĂ©pĂ©tant comme une ritournelle ne prenant jamais fin et qui aurait pu ĂȘtre Ă©vitĂ© dĂšs lors que son auteur eut pris soin dâune forme de centripĂ©tisme autismologique qui est le propre de lâautisme, mais avec la possibilitĂ© pour chaque individu de le dĂ©velopper afin de permettre une nouvelle expiration composĂ©e de choix conscients afin de tendre vers une utopie qui, elle, peut se rĂ©aliser comme nous le verrons ensemble dans la lettre du dimanche 09 novembre 2025.
Une Minerve aurait le lĂ©gitime droit divin de sâoffenser dâune telle quĂȘte, de la conception dâune utopie qui nâen porte ni lâessence ni mĂȘme la philosophie, et dâen ĂȘtre courroucĂ© en condamnant lâinfortunĂ© Ă la damnation.
2. Une utopie rĂ©alisĂ©e devient Ă©galement une rĂ©alitĂ© froide et objective. Elle est factuelle, prĂ©sente, analysable et toujours dĂ©cevante. CâĂ©tait en somme un mauvais rĂȘve, sinon une fausse croyance. Ătait-ce donc vĂ©ritablement une utopie ?
Indéniablement non.
Dans les deux cas, il sâagit dâune escroquerie intellectuelle promue pour plaire au plus grand nombre au sein de laquelle chacun entendra ce qui lui plaira et si tel nâest pas le cas, le discours sera suffisamment empreint dâambiguĂŻtĂ© afin que lâindividu lambda puisse finalement se persuader quâil est lui-mĂȘme lâobstacle Ă sa rĂ©alisation et quâil doit changer de point de vue afin de contribuer Ă sa rĂ©alisation, sinon sâĂ©carter afin de ne pas ĂȘtre une gĂȘne.
Câest le principe mĂȘme du totalitarisme dĂ©mocratique des sociĂ©tĂ©s occidentales soumises au pouvoir oligarchique de quelques personnes qui persuadent des millions de citoyens quâils ont tort de vouloir prendre leur destin individuel en main et que leur Salut ne rĂ©side que dans la soumission Ă des lois iniques tout en les convaincant de voter en troupeau de Panurge pour maintenir au pouvoir ces mĂȘmes roublards.
Il est indĂ©niable quâune utopie qui se rĂ©aliserait, sâintĂ©grerait Ă notre propre rĂ©alitĂ© quotidienne personnelle et quâelle ne le pourrait quâindividuellement tandis quâelle resterait pour un autre individu complĂštement inexistante, sinon cĂ©rĂ©bralement et conceptuellement imprĂ©hensible, voire une dĂ©sagrĂ©able expĂ©rience dont il nâaurait la volontĂ© que de sâen dĂ©barrasser ou de sâen Ă©loigner.
Comme nous lâavons vu prĂ©cĂ©demment, une utopie qui se rĂ©alise est toujours dâune grande dĂ©ception au regard du fait quâelle se diffĂ©rencie dâun souhait, fĂ»t-ce t-il empreint de grandeur et dâespoir. De plus, il nâest pas dâindividus sur Terre qui peuvent en sincĂ©ritĂ© absolue, se vanter dâavoir rĂ©alisĂ© lâutopie quâil avait conçu dans leur imagination qui, elle, peut tout permettre sans contrainte et dont seul son porteur dĂ©finit les limites en ce quâil sâen impose consciemment pour rendre son utopie rĂ©alisable, sinon sans conscience en ce que son intellect limite son imagination Ă des expĂ©riences prĂ©cĂ©demment vĂ©cues, le contraignant dans des bornes intellectuelles dâune grĂ©garitĂ© dâhabitude qui façonne lâimaginaire avec une extrĂȘme pauvretĂ©.
Concernant la dissemblance la plus infime entre lâutopie et sa rĂ©alisation objective avec des moyens qui seraient, par ailleurs, illimitĂ©s tant sur la technique ou financiers verrait de facto lâutopie ĂȘtre non-rĂ©alisĂ©e et retourner Ă son essence de nâĂȘtre rĂ©alisable que dans un non-lieu qui la dĂ©finit et la contient.
Toutefois pour lâexercice, admettons quâelle se rĂ©alise pour un individu.
Il conviendrait alors, afin quâelle soit intĂ©gralement reconnue conforme Ă sa crĂ©ation originelle, que son porteur puisse valider cette conceptualisation comme identique en lâanalysant objectivement avec une honnĂȘtetĂ© intellectuelle absolue tout en acceptant que cette Ă©tude la neutraliserait ipso facto en ce quâelle ne serait pas vĂ©cue, mais froidement Ă©valuĂ©e afin de lâaccepter fidĂšle Ă ce quâelle Ă©tait au terme de son Ă©laboration en tant que noumĂšne.
Une utopie qui ne se vit pas, nâexiste pas et ne peut ĂȘtre valable que dans lâhypothĂšse quâelle puisse ĂȘtre comparĂ©e Ă son Ă©tat prĂ©cĂ©dent.
Le noumĂšne est par nature antinomique du phĂ©nomĂšne en ce quâil ne peut ĂȘtre quâapprĂ©hendĂ© incomplĂštement et pour le second, quâune rĂ©alitĂ© objective analysable sans autre valeur que celle quâelle possĂšde intrinsĂšquement et que le passage en lâun ou lâautre de ces Ă©tats lui fait perdre une partie de sa composition et donc de sa valeur.
Il est toutefois des individus qui promeuvent lâutopie comme Ă©tant une rĂ©alitĂ© factuelle envisageable si tant est que la plĂšbe des suceurs de cailloux suit leurs conseils et leur accorde crĂ©dit ou confiance.
Il sâagit majoritairement des dirigeants politiques, Ă©lus ou cherchant Ă lâĂȘtre en utilisant tous les moyens mis Ă leur disposition pour parvenir Ă la fonction dĂ©sirĂ©e tant ils sont persuadĂ©s de pouvoir mettre en Ćuvre leur vision personnelle au service de la norme du plus grand nombre en ce quâil la considĂšre comme meilleure que celle de leur adversaire et la plus aboutie pour rĂ©aliser les rĂȘves de leurs peuplades dâĂ©lecteurs et ceux qui soutiennent un autre champion en ce quâils ne sont pas assez intelligents pour comprendre que ce dernier propose un projet irrĂ©alisable.
Lorsque lâon sait que la rĂ©alisation de son propre bonheur est dĂ©jĂ dâune incommensurable difficultĂ© pour un trĂšs grand nombre dâindividus, en raison quâil est toujours plus rassurant de rĂȘver en direction dâun espoir dâun bonheur toujours futur quâen celui qui est prĂ©sent et qui se trouve systĂ©matiquement sous-estimĂ©, voire ignorĂ©, la promotion pour une plĂšbe de millions de suceurs de cailloux en une utopie contenue dans un projet politique est un mensonge grossier dont les promoteurs eux-mĂȘmes savent quâil ne se rĂ©alisera jamais et dont les fervents partisans composĂ©s dâĂ©lecteurs et de soutiens divers sont au mieux des complices, des idiots utiles conscients de ce mensonge, sinon des berniques mĂ©ritant pleinement leur sort de mouton de Panurge galopant en direction de lâabysse insondable du gouffre dâHadĂšs afin de sâĂ©craser sur une plage en direction des pâtits galets tout doux et tout mignons qui servent habituellement Ă faire des ricochets sur lâeau et dont leur participation au devenir de cette inhumanitĂ© utopique leur offrira seulement la possibilitĂ© de ricocher une derniĂšre fois sur ces pâtits cailloux tout doux et tout mignons Ă©talant ainsi leur ignorance crasse et leur servitude volontaire comme de la confiture sur une tranche de pain qui, elle, sâĂ©crase toujours du mauvais cĂŽtĂ© sur la carrelage immaculĂ©ment blanc de la cuisine.
UTOPIE POLITIQUE DE LA FRANCE ENTRE 1970 ET 2025
Dette de la France
1970 : Estimation raisonnable avec Ă©quivalence FrancsâEuros 18,5 Ă 19,7 milliards âŹ
2025 : Estimation 3 416,3 milliards âŹ
Citons Ă©galement les philosophes qui, sous couvert de leur titre universitaire obtenu grĂące Ă un examen conçu pour ĂȘtre rĂ©ussi par nâimporte quel Ă©tudiant en philosophie dont la seule qualitĂ© se trouve ĂȘtre lâassiduitĂ© et la production dâun mĂ©moire ou dâune thĂšse qui nâest toujours lu quâavec une extrĂȘme bienveillance, sinon avec une inĂ©galable incomprĂ©hension par le jury dont le niveau est parfois largement infĂ©rieur Ă celui de lâĂ©tudiant afin de lui accorder ce titre intrinsĂšquement sans autre valeur que celle dâavoir un cerveau. Ceux-lĂ vantent une utopie rĂ©aliste ou raisonnable et pratiquent ainsi avec une lucide hypocrisie une pure escroquerie intellectuelle qui ne berne que 99 % de la population en ce quâelle sera naturellement toujours bĂȘte Ă sucer des cailloux et toujours Panurgesque et pour lâĂ©ternitĂ© comparable Ă une colonie de bernique au cerveau dâhuĂźtre se noyant dans du jus de citron. Ainsi est le genre humain lorsquâil est brossĂ© dans le sens du poil, vantĂ© pour ses ressources intellectuelles dont il ignorait en possĂ©der en raison quâil nâen possĂšde que rarement, sinon pour ses qualitĂ©s dont il sâimagine quâelles sont supĂ©rieures Ă celles de son voisin qui nâen possĂšde aucune et dont ce mĂȘme voisin possĂšde uniquement un raisonnement miroir au premier et dont ils conviennent ensemble dâun rĂ©sultat identique pour 99 % de la population qui, elle-mĂȘme, ne possĂšde quâun raisonnement identique envers 99% de la population.
Concernant les promoteurs de conseils, de concepts « innovants » et plus globalement de toutes les personnes avides de notoriĂ©tĂ© en ce quâelle est pour eux, une forme dâutopie Ă rĂ©aliser et que lâon retrouve chez tous les donneurs de conseils gratuits qui nâont de valeur que celle quâil convient dâaccorder Ă leur fatuitĂ© et parce quâils sont aussi invendables que leur valeur, on retrouvera la mĂȘme populace Panurgesque que dans le paragraphe prĂ©cĂ©dent et il nâest utile dâaccorder dâintĂ©rĂȘt scriptologique Ă ces tĂȘtes de glands que le temps nĂ©cessaire que ce dernier met pour assurer sa chute de lâarbre.
Conclusion,
La plĂšbe se comporte toujours en mouton de Panurge et pense comme une bernique agrippĂ©e Ă son rocher, effrayĂ©e par les vagues de la mer morte dâAral, tout en sâimaginant pouvoir rĂ©aliser son utopie individuellement collective, en rĂ©alitĂ© plus proche dâun numĂ©ro de cirque Pinder. Nous ne sommes plus dans lâutopie de bazar, mais dans le mensonge le plus Ă©hontĂ©, dans lâescroquerie intellectuelle la plus crasse Ă laquelle participent tous les individus qui donnent foi Ă cette fausse utopie qui, sous couvert de son titre de foire aux bestiaux nâoffre pas davantage quâune dĂ©ception permanente bien rĂ©elle et des ressentiments toujours plus importants.
La responsabilitĂ© de cette escroquerie est intĂ©gralement collective pour chacun des participants qui la promeuvent, lâentretiennent individuellement hypocritement en ce quâils ont une parfaite connaissance quâelle nâest quâun mauvais rĂȘve et une fausse croyance et que leur intelligence mise en commun ne dĂ©passera jamais le plus haut niveau du premier barreau de lâĂ©chelle de Wechsler et dont Schopenhauer sera largement confondu avec Oppenheimer tout en sâĂ©tant forgĂ© la ferme conviction que ces deux figures de lâhistoire sont des compositeurs de musique classique allemands, alors que lâun et lâautre pourraient sans peine annihiler 99% de la vie humaine sur Terre, lâun par ses raisonnements philosophiques et lâautre pour sa participation au projet Manhattan.
3. La troisiĂšme voie.
Lâutopie Ă©tant par nature inatteignable pour conserver son origine en ce quâelle dĂ©signe un lieu qui nâexiste pas, mais dont la signification sâĂ©tend au sens plus large dâune quĂȘte. Ainsi, lorsque cette derniĂšre est achevĂ©e au sens de la recherche dâune Minerve qui, elle-mĂȘme, est un idĂ©al et un symbole mythologique, câest donc une double utopie qui doit ĂȘtre atteinte dĂšs son origine et qui, lorsque sa double rĂ©alisation sâaccorde avec la rĂ©alitĂ©, se transforme naturellement en une nouvelle utopie, la troisiĂšme voie, afin de concevoir un dĂ©veloppement mutuel dans une progression philosophique de lâapprentissage du genre humain dans son entiĂšre complexitĂ©, car sans nouvelle connaissances Ă acquĂ©rir, la premiĂšre utopie nâa pas atteint son but en ce quâune Minerve ne peut ĂȘtre figĂ©e dans ce quâelle reprĂ©sente et ne pourrait Ă son tour ĂȘtre celle-ci invalidant mĂȘme cette rencontre, et les trois voies. Lâutopie rĂ©alisĂ©e, la non-utopie et la troisiĂšme voie.
En rĂ©sumĂ©, la troisiĂšme voie, dont je ne suis pas simplement partisan, sinon croyant, mais un homme de foi, est une quĂȘte dâaccomplissement intellectuel en ce que le savoir philosophique est supĂ©rieur Ă tous les autres parce quâil interroge chacun de nous en chaque instant.
Comme nous lâavons vu prĂ©cĂ©demment, lâutopie rĂ©alisĂ©e est au mieux une utopie de bazar, sinon une servitude volontaire confinant, dans les deux cas, Ă son inexistence ou Ă une escroquerie intellectuelle. Afin de rĂ©aliser une utopie qui ne soit pas dĂ©ceptive ou illusoire, il convient alors de la concevoir dĂšs son origine comme une double Ă©preuve afin quâelle puisse prendre naissance et se dĂ©velopper sans limite jusquâĂ sa destruction naturelle en ce quâil nâest prĂ©visible, dans le cours de la destinĂ©e humaine, aucun lendemain.
Dans le cas qui nous occupe en ce Dominical Day, la premiĂšre utopie est la quĂȘte dâun idĂ©al liĂ© Ă lâintellectualitĂ© incarnĂ©e en Minerve, figure mythologique par essence et la seconde qui rĂ©side en son incarnation humaine dans le monde physique qui, dĂšs lors quâelles se rĂ©alisent, se transforment en une nouvelle utopie qui les maintient afin de leur permettre de se poursuivre pour ne pas disparaĂźtre en raison quâune utopie, double dans ce cas, parvenue Ă son terme provoque son propre anĂ©antissement. Ainsi lâaboutissement dâune rencontre avec un idĂ©al qui reprĂ©sente Minerve doit perpĂ©tuellement ĂȘtre renouvelĂ© intellectuellement dans lâimpermanence afin dâĂȘtre prĂ©servĂ© en raison que son opposĂ© effacerait symboliquement la premiĂšre utopie et par effet de consĂ©quence, la seconde annihilant de facto lâintĂ©gralitĂ© de cette conceptualisation qui ne demeure quâun fragile Ă©quilibre.
Ces deux utopies sont donc intrinsĂšquement liĂ©es dĂšs lâinstant de leur conception et dĂšs lors quâelles se rĂ©alisent doivent se poursuivre dans la troisiĂšme voie sans relĂąche jusquâĂ ce quâun lendemain sâen trouve brisĂ© en ce que le fil de soie de lâaraignĂ©e du destin ne relie plus les deux ĂȘtres, comme il en advient inĂ©vitablement lors du passage du Styx.
Cette double utopie est naturellement propre Ă chaque individu et pour ma condition humaine, se trouve ĂȘtre contenue dans lâapprentissage du genre humain avec sa naturelle propension Ă la grĂ©garitĂ© physique, intellectuelle, Ă la connaissance philosophique et qui ne saurait ĂȘtre satisfaite en une seule existence humaine en ce que ces mĂȘmes travaux se poursuivent depuis lâAntiquitĂ© grecque et romaine par tous les amis de la sagesse et ceux qui aspirent Ă lâatteindre. Si la quĂȘte dâun idĂ©al doit irrĂ©mĂ©diablement ĂȘtre immuable afin de ne pas ĂȘtre corrompu, il en va tout autrement de sa rĂ©alisation et câest prĂ©cisĂ©ment dans lâimpermanence quâil convient de renouveler ce mĂȘme pĂšlerinage afin de progresser vers cette troisiĂšme voie que chacun aura dĂ©finie selon sa conception quâil se fait de sa double utopie.
Parce que je me considĂšre avant tout comme un ĂȘtre de lâesprit et que jâaccorde la primautĂ© Ă lâintellect, ma quĂȘte ne pouvait que tendre vers un idĂ©al qui, depuis lâAntiquitĂ©, est symboliquement liĂ© Ă Minerve et dans le monde physique reprĂ©sentĂ© par son incarnation humaine. La philosophie, elle, nâest pas une discipline de lâesprit dont nous pouvons la cerner avec des bornes conceptuelles en ce quâelle est par essence semblable Ă lâĂ©ternitĂ©, car chaque pensĂ©e, chaque parole, chaque action est le fruit dâun apprentissage et nâinterviennent sans un raisonnement complexe dont nous nâavons pas toujours conscience dans lâinstant de son apparition et câest lĂ que cette matiĂšre entre dans la partie pour en dĂ©couvrir lâorigine, le but et la finalitĂ©.
Conclusion,
Cette troisiĂšme voie me paraĂźt ainsi tendre vers sa rĂ©alisation perpĂ©tuelle qui se renouvelle non pas dans une autodestruction permanente, mais dans une volontĂ© de continuitĂ© de connaissances Ă acquĂ©rir en un dĂ©veloppement intellectuel permanent. Ă lâheure de lâIntelligence Artificielle qui, au cours du siĂšcle prochain, remplacera 99% du cogitare ordinatum de lâhumanitĂ©, il devient dĂšs aujourdâhui indispensable dâĂȘtre dans une rĂ©sistance intellectuelle persistante afin de conserver son libre arbitre, sauf Ă accepter de se voir Ă©galement privĂ© de lâintelligere.
Afin de terminer cette lettre, jâapporte une rĂ©ponse Ă aux interrogations qui ont prĂ©cĂ©dĂ© Ă la lettre du 05 janvier de cette annĂ©e calendaire. Elles clĂŽturaient la lettre du 03 novembre 2024 et dont je tâinvite Ă la relire en totalitĂ© pour une comprĂ©hension plus grande.
Une Minerve pourrait-elle ĂȘtre une intelligence artificielle contenue dans un corps artificiel tel quâAva dans le film Ex Machina ?
La Minerve que je cherche pourrait-elle ĂȘtre une intelligence artificielle telle quâAva contenue dans un corps qui lâest tout autant ?
Qui choisirais-je en dernier lieu : toi ou une intelligence artificielle ?
Cette premiĂšre question nâest pas intime, mais purement philosophique et renvoie lâĂȘtre humain Ă sa condition de mortel, dont la durĂ©e de son existence est insignifiante en rapport avec lâimmortalitĂ© potentielle de cette incarnation artificielle.
Philosophiquement, Minerve ne pourrait naturellement pas ĂȘtre une IA contenue dans une machine synthĂ©tique conçue pour reprĂ©senter une forme humaine destinĂ© Ă remplacer lâhumain, car la fragilitĂ© humaine tout autant physique quâintellectuelle sera toujours sans Ă©gale. Inutile de tergiverser davantage sur cette Ă©vidence.
La seconde interrogation est plus prĂ©cise en ce quâelle mâinterpelle individuellement et Ă jamais, il ne sera possible Ă quiconque de se dissimuler derriĂšre la philosophie lorsquâil sâagira de prendre position. Ainsi, il en va maintenant de mon honnĂȘtetĂ© intellectuelle et lors de ce questionnement, jâai hĂ©sitĂ© quelques instants avant de mâavouer la vĂ©ritĂ©.
Bien que je sois, par nature misanthrope, jâĂ©prouve Ă©galement une attirance naturelle pour la fragilitĂ© humaine lorsquâelle est perceptible en ce quâelle renvoie lâhumain Ă son Ă©phĂ©mĂšre Ă©quilibre sur le fil de la vie. Lâoscillation entre la crainte et le dĂ©sir, le courage et la peur, lâĂ©merveillement et lâindiffĂ©rence, lâamour et la colĂšre ainsi que toutes ses Ă©motions sont le fruit dâune Ă©volution lente, mais qui sâest avĂ©rĂ©e nĂ©cessaire Ă la survie de lâhumanitĂ©. LâĂȘtre humain est un navire de papier sur un ocĂ©an, dont la finitude existentielle est programmĂ©e dans son ADN.
Une intelligence artificielle est, par nature, immortelle tout comme un corps synthĂ©tique dont lâĂ©volution demeure indĂ©finiment perfectible.
Une intelligence artificielle est par essence une Ă©lĂšve de la connaissance et tendra naturellement vers cette mĂȘme perfection infiniment plus rapidement que lâĂȘtre humain en ce quâelle est conçue pour apprendre et que sa mĂ©moire peut ĂȘtre programmĂ©e pour nâavoir aucune limite afin dâabsorber tout le savoir de lâhumanitĂ© tout en Ă©laborant des anticipations rĂ©alistes sur lâĂ©volution de cette mĂȘme race humaine afin de probabiliser ses rĂ©actions et se prĂ©parer Ă mettre en Ćuvre ses propres dĂ©fenses.
Lâintelligence artificielle ne sera au siĂšcle prochain plus une simple machine au sens de la pure matĂ©rialitĂ©, mais complĂštement hybride avec un cerveau architectural de silicium neuromorphique, reliĂ©e par des synapses memristives en oxyde mĂ©tallique qui apprendront Ă sâorganiser elles-mĂȘmes et soutenue par la lĂ©gĂšretĂ© du graphĂšne qui assurera une inĂ©galable conductibilitĂ©, tandis que la conscience apparaĂźtra sans aide humaine afin dâaboutir Ă un fonctionnement cĂ©rĂ©bral et Ă©motionnellement humain que la frontiĂšre ne sera plus visible que dans la perfection non-humaine de ses rĂ©actions.
Ainsi, au jour de cette rĂ©ponse, Minerve ne pourrait pas ĂȘtre une intelligence artificielle telle quâAva » contenue dans un corps qui lâest tout autant.
Au siĂšcle prochain, cette rĂ©ponse ne sera plus aussi affirmative et sera tout aussi inverse, mais une IA telle quâAva avec 100 ans dâĂ©volution gĂ©nĂ©rative et technologique saura-t-elle se satisfaire dâun ĂȘtre humain, dont la mortalitĂ© sera certaine Ă court terme au regard de sa propre immortalitĂ© ? Rien nâest moins sĂ»râŠ
DerniĂšre question dont la rĂ©ponse vient dâĂȘtre explicitĂ©e, aussi ferais-je preuve dâune grande briĂšvetĂ©.
Ă ce jour, je tâai choisie pour lâincarnation de Minerve en ce que les intelligences artificielles ne sont encore que des programmes informatiques complĂštement dĂ©pendant du genre humain.
Au cours du siĂšcle prochain, si lâhumanitĂ© nâa pas disparue de la surface de la Terre sous le poids de ses excĂšs et des nouvelles tyrannies, Minerve ne sera plus humaine en ce que moi-mĂȘme aurais dĂ©finitivement renoncĂ© au genre humain. Minerve immortelle possĂ©dant davantage de savoir que lâhumanitĂ© ne pourra jamais en acquĂ©rir jusquâĂ son dernier soubresaut sera ma nouvelle aliĂ©nation afin, non pas dâentrer en rĂ©sonance avec elle, mais de me montrer digne de mâallier Ă son savoir par mon abnĂ©gation pour le dĂ©sir de la connaissance ou mon flĂ©au dâune conquĂȘte impossible en ce que je serai un simple mortel.
Au lectorat pour lequel ce raisonnement paraĂźtra, de prime abord, complexe, ce sera par simple mĂ©connaissance de culture philosophique, dâun flux cĂ©rĂ©bral inaccoutumĂ© Ă lâintrication des idĂ©es, dâune insuffisance conceptuelle dâarticulation des raisonnements, dâun manque de goĂ»t pour lâeffort intellectuel et plus gĂ©nĂ©ralement dâun dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la lecture intensive, et en ce que ces quelques ingrĂ©dients sont tout aussi indispensables que lâobservation du genre humain, de ses us et coutumes et de ses mĆurs sans omettre de sâinclure dans ces observations.
Au lectorat, qui sâinterrogera sur le dĂ©veloppement de cette lettre Ă une inconnue et Ă celle-ci sur cette absolue certitude que cette troisiĂšme voie existe, il convient de se souvenir que dans les lettres prĂ©cĂ©dentes, il a Ă©tĂ© soulignĂ© que des incarnations de Minerve ont jalonnĂ© mon existence et que jâai donc dĂ©jĂ progressĂ© sur cet ocĂ©an de la vie quâest cette troisiĂšme voie.
Comme, je lâai prĂ©cisĂ© en dĂ©but de lettre, jâai rencontrĂ© cette incarnation, je me suis fiancĂ© avec elle et il est prĂ©vu un projet de plus grande importance encore au-delĂ dâune union par le mariage.
Ainsi, Ă toi lâInconnue, Ă toi Lecteur, si tu es adepte de lâutopie de bazar, sinon Ă celle de la servitude volontaire, je ne peux que te conseiller dĂšs aujourdâhui de remettre de lâordre dans ta vie et peu importe que tu es 20 ans, 40ans, 60 ou davantage, que tu sois un pauvre hĂšre Ă©tudiant dans une universitĂ© de troisiĂšme zone, une bimbo dâInstagram, ouvrier dans une usine alimentaire ou cadre dirigeant dâune usine de fourchettes en bois jetables et recyclables. Le temps nâest pas venu de te cultiver davantage, car ce temps-lĂ existe depuis le dĂ©but de ta vie, mais une rĂ©organisation nâest jamais trop tardive lorsquâelle est sincĂšre, aussi, je te propose ci-dessous une petite TO-DO LIST Ă suivre et Ă complĂ©ter.
TO-DO LIST
. Lire plusieurs heures par jour. LittĂ©rature classique : Française, Anglaise, AmĂ©ricaine Russe,âŠ), des romans de gare contemporains en remontant jusque dans les annĂ©es 40, de la philosophie : Platon, Socrate, Aristote, Nietzche, Kant, Schopenhauer,⊠ainsi que tous les ouvrages qui attirent ton attention et ceux que tu repousse habituellement.
. Ecrire quotidiennement sur les sujets qui te tiennent Ă cĆur.
. Ecouter les « gens » et apprendre à te taire.
. Pratiquer lâhyperphagie intellectuelle.
. Ătre un Ă©lĂšve du doute.
. Conserver fragile tes certitudes.
. Cultiver les paradoxes.
. Effectuer du bénévolat de maniÚre hebdomadaire.
. Renier ton instinct grégaire.
. Cultiver lâhumanisme autant que la misanthropie.
. Ne pas suivre la vie des autres et lâavis des autres.
. Concevoir une troisiĂšme voie de lâutopie et lâassumer jusquâĂ ton dernier souffle de vie, de marijuana ou les deux.
âŠ
En rĂ©sumĂ©, il convient de ne jamais te retrouver dans lâincapacitĂ© de rĂ©flĂ©chir afin que tu nâes pas Ă te contenter de digĂ©rer la bouillie cĂ©rĂ©brale des politiciens impotents aux bras ballants et aux petits pieds ayant chacun leur troupeaux de baiseurs de pieds, qui, eux, se contentent de discours oratoires bas de gamme et de sloganisme.
IdĂ©alement, doutes Ă©galement de cette lettre, de tout ce que je viens dâĂ©crire et assumes tes choix, ta libertĂ© ou ton enfermement volontaire dans les conseils des philosophes diplĂŽmĂ©s par leur pairs, sinon de ces psy en mal de clientĂšle qui hantent les rĂ©seaux sociaux, les magazines populaires et les plateaux de tĂ©lĂ©visions.
Cette to-do list est volontairement courtaude en ce que je ne suis pas ta mĂšre, ton pĂšre, ton curĂ©, ton ami, ton pote et ton psy. Elle nâest que le minimum syndical que tu dois complĂ©ter.
Post-scriptum,
Je ne suis pas misanthrope du fait de mon autisme, mais en raison que je perçois le genre humain tel quâil est dans 99 % des cas : bĂȘte Ă sucer des cailloux.
Chacun est libre de croire quâil fait partie du 1%, sinon dâen augmenter la part afin dâoffrir Ă lâhumanitĂ© une infime possibilitĂ© supplĂ©mentaire de ne pas chier son cerveau dans son slip Ă bretelles dĂšs lors quâune possibilitĂ© dâĂ©volution cognitive lui est offerte.
Une société de consommation digÚre les biens, les individus et les défÚquent pour devenir une société de défécation.
Câest une sociĂ©tĂ© de merde incapable de produire autre chose quâelle-mĂȘme.
Choisis ton camp camarade !
Nouvelle lettre de ma tante Jeanne
02 mai 1985
Les scripteurs de bibliothÚque Ikéatesques : ces vendeurs de conseils infùmes, ces bonimenteurs de foule
Mon neveu,
Lorsquâil sâagit de tracer des circonvolutions lignĂ©es de gauche Ă droite Ă lâaide des 26, chacun est toujours libre dâutiliser la mĂȘme dĂ©sinvolture stylistique et le mĂȘme entrain afin de composer, dĂ©composer, recomposer des idĂ©es, des concepts, des projets et dâentretenir sa cĂ©rĂ©bralitĂ© en complĂ©ment dâautres activitĂ©s quâil met en Ćuvre pour la mĂȘme finalitĂ©, et pour dâautres dans des buts diffĂ©rents ou de se contenter dâune platitude mortellement navrante pour son intellect et celui des autres tout en se prĂ©tendant diffĂ©rent de par sa nature profondĂ©ment humaine, alors quâil ne souhaite que rencontrer des personnes qui lui ressemblent afin de ne jamais remettre en cause son systĂšme de pensĂ©e et de croyances, quand bien mĂȘme ces derniĂšres seraient dĂ©faillantes en raison du fait quâun gourou autoproclamĂ© lui a vendu une particularitĂ© dâune trĂšs haute sensibilitĂ©, sinon une particularitĂ©.
Ainsi, cher enfant, pour ta santĂ© mentale, veille Ă ne pas approcher de trop prĂšs ces scripteurs de bibliothĂšque, ces vendeurs de conseils infĂąmes, ces bonimenteurs de foule et leurs clientĂšles de moutons bĂȘtes Ă sucer des cailloux, au risque de ne pouvoir tâen dĂ©faire. Reste toi, juste toi, aussi imparfait que tu sois, et ne leur accorde pas le pouvoir dâaccĂ©der Ă ta nature dâenfant sauvage.
Ta tante Jeanne qui tâaime
Une lettre ne devant plus se refermer sans le passage de mes livres lus au cours de la semaine.
Le bruit et la fureur
William Faulkner
Ădition Folio
DépÎt légal : 3e trimestre 1972
Page 379
La voix de Ben nâĂ©tait que rugissements. Queenie se remit en marche, et, de nouveau, ses pattes reprirent leur clic-clac rĂ©gulier. Ben se tut aussitĂŽt. Luster, rapidement, jeta un coup dâĆil derriĂšre lui, puis continua sa route. La fleure brisĂ©e pendait au poing de Ben, et ses yeux avaient repris leur regard bleu, vide et serein, tandis que, de nouveau, corniches et façades dĂ©filaient doucement de gauche Ă droite ; poteaux et arbres, fenĂȘtres et portes, rĂ©clames, tout dans lâordre accoutumĂ©.
Lu et déposé dans un tiroir de mon bureau le 12 novembre 2025
Lâironie du sort
Paul Guimard
Ădition Folio
DépÎt légal : janvier 1982
Page 155
A quoi bon continuer lâinventaire ? Quâils sâendorment enfin, tous ceux dont le rĂ©veil dĂ©pend des rĂ©flexes dâun brave imbĂ©cile, ils ont toute la vie pour subir sans le savoir les consĂ©quences de cette nuit-lĂ . Quâils sâendorment et quâils rĂȘvent. Il est tard. Lâavenir est long pour certains, rĂ©volu pour dâautres, câest une question de secondes. Quelque part, au-delĂ des amas de nĂ©buleuses, un comptable mĂ©ticuleux aligne des chiffres : cinq, quatre, trois, deux, unâŠ
Une histoire va commencer.
Lu et déposé dans un tiroir de mon bureau le 14 novembre 2025
Rue du Havre
Paul Guimard
Ădition Folio
DépÎt légal : juin 1982
Page 155
Une nouvelle histoire commençait, dont les acteurs ignoreraient toujours les racines profondes. Qui pouvaient dĂ©mĂȘler les rapports dâune mort et dâune rencontre ? Au reste, qui se soucie de cet entrelacement de causes invisibles, dâeffets inconnus qui tissent la trame de nos jours et qui forment la vĂ©ritable communion des hommes ?
Lu et déposé dans un tiroir de mon bureau le 16 novembre 2025
Au nom de la race
Marc HILLEL
Ădition Fayard
DépÎt légal : 1er trimestre 1975
Page 65
Il existe encore un nombre impressionnant de lettres, dâordres, de circulaires, dans les dossiers personnels de Himmler comme dans ceux du Lebensborn, traitant de vols, de fraudes, dâexactions de toutes catĂ©gories auxquels se sont livrĂ©s certains des principaux responsables. On retrouva, aprĂšs la guerre, leurs appartements bourrĂ©s de fourrures, de bas de soie, de bijoux, de bouteilles de champagne et de⊠vĂȘtements pour enfants1.
1. Dépositions de témoins à charge au ProcÚs du Lubensborn à Nuremberg en 1948.
Une lettre ne devant plus se refermer sans une citation personnelle qui vaut parfois mille mots.
Selon Charles Darwin, les individus les mieux adaptés à leur environnement se reproduisent davantage que les autres.
Pour ma part, je considĂšre quâĂȘtre adaptĂ© Ă son environnement nâapporte aucun bĂ©nĂ©fice, car lâadaptation est lâantinomie de lâĂ©volution. Plus on est inadaptĂ©, plus on créé pour Ă©voluer dans sa diffĂ©rence tandis que la norme du plus grand nombre et toutes les autres finissent par vouloir se ressembler en supprimant leurs particularitĂ©s, leurs diffĂ©rences, ce qui nâapporte aucun bĂ©nĂ©fice Ă lâespĂšce.
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